Pour quoi travaillez-vous, au juste?

Publié le 13/01/2016 à 06:06

Pour quoi travaillez-vous, au juste?

Publié le 13/01/2016 à 06:06

Ainsi, les sept chercheurs sont partis du constat que ce qui pousse chacun de nous à travailler, c'est l'impératif de gagner notre vie. Et donc, de gagner de l'argent. Logique.

Mais voilà, cet impératif que nous avons tous de gagner de l'argent est ambivalent. Car l'argent, tel Janus, présente toujours deux têtes contraires : d'un côté, il est source de joie (il est toujours plaisant, par exemple, d'empocher un certain montant d'argent), de l'autre, source de stress (il est toujours inquiétant de savoir, par exemple, que rien ne garantit vraiment la prochaine paie). En conséquence, on peut s'interroger quant à l'impact exact qu'a l'argent sur notre bien-être au travail.

D'où l'idée des chercheurs de mener deux expériences visant à en savoir davantage sur ce point. Dans la première, ils ont demandé à 538 employés de bien vouloir remplir en ligne un questionnaire visant à déterminer leurs motivations profondes pour gagner de l'argent. Et dans la seconde, ils ont demandé à 748 autres employés de répondre à d'autres questions, histoire de voir quels étaient les ressorts psychologiques sous-jacents à ces motivations-là qui faisaient que l'argent contribuait parfois à rendre heureux au travail, et d'autres fois, malheureux. Simple, n'est-ce pas?

Résultats? Ils sont limpides :

> Avantage aux motivations positives. Les motivations positives liées à l'argent boostent la satisfaction au travail. En particulier les motivations suivantes :

- Récompense. C'est-à-dire lorsqu'on considère l'argent gagné comme une juste récompense pour le travail fourni (ex.: la prime décrochée à la suite de l'atteinte d'un objectif ambitieux fixé par la haute-direction, etc.).

- Fierté. C'est-à-dire lorsqu'on considère l'argent gagné comme une source de fierté (ex.: atteindre le niveau de salaire dont on avait rêvé lorsqu'on était étudiant, etc.).

- Loisirs. C'est-à-dire lorsqu'on pense aux loisirs auxquels on pourra se livrer grâce à l'argent gagné (ex.: s'acheter un équipement de hockey neuf, etc.).

- Bienfaisance. C'est-à-dire lorsqu'on pense aux bienfaits que l'on pourra dispenser autour de soi grâce à l'argent gagné (ex.: don, etc.).

- Capabilité. C'est-à-dire lorsqu'on pense à toutes les jouissances inédites que peut nous procurer l'argent gagné (ex.: safari photo en Afrique du Sud, etc.).

> Désavantage aux motivations négatives. Les motivations négatives liées à l'argent boostent les frustrations liées au travail. En particulier les motivations suivantes :

- Dépenses impulsives. C'est-à-dire lorsqu'on pense à toutes les manières dont on pourra claquer l'argent gagné (ex.: nuit de folie en boîte, arrosée au champagne, etc.).

- Comparaison sociale. C'est-à-dire lorsqu'on ne peut s'empêcher de comparer les sommes que l'on gagne à celles que gagnent les autres, en particulier ceux qui nous sont proches (ex.: le beau-frère qui gagne toujours plus que soi, etc.).

- Frime. C'est-à-dire lorsqu'on pense à l'argent gagné comme un moyen d'épater la galerie (ex.: s'acheter une Harley-Davidson, etc.).

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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