Olivier Schmouker - Pourquoi tant d'incrédulité dans le scandale DSK?

Publié le 17/05/2011 à 09:22, mis à jour le 17/05/2011 à 10:15

Olivier Schmouker - Pourquoi tant d'incrédulité dans le scandale DSK?

Publié le 17/05/2011 à 09:22, mis à jour le 17/05/2011 à 10:15

On le voit bien, on parle ici de «jeu», mais il n’en s’agit pas vraiment d’un, car il n’y a ni gagnant ni perdant. Le but est simplement de voir comment on réagit sous le regard des autres, en particulier lorsque celui-ci est réprobateur. Les deux chercheures ont intoduit certains éléments pour voir si le sexe et le statut social de A influençait C dans son jugement. Et ce, de manière très simple : C prenait sa décision non pas en voyant A, mais en lisant une fiche sur laquelle figurait certaines informations le concernant, ainsi que la somme qu’il allouait à B. Parfois, le sexe de A était indiqué, parfois, non; quant au nom (fictif) de A, il était soit à particule (von Essen), signe d’un statut social élevé en Suède, et soit commun (Andersson). À noter que pour B, la victime, le sexe pouvait varier, mais le nom était toujours commun.

L’expérience a été menée 132 fois auprès d’étudiants de trois universités différentes de Stockholm. Elle a tout d’abord permis de constater que la sanction imposée par C à A était toujours une petit peu plus sévère que ce à quoi s’attendait B, peu importe la notion de sexe et de statut social. Cela signifie que les attentes de la victime étaient grosso modo comblées.

Plus intéressant, l’expérience a révélé que les deux critères retenus, le sexe et le statut social de A, sont déterminants dans le jugement de C, mais de façon très spéciale… De fait, le dictateur est sanctionné sévèrement quand il est un homme et quand son statut social n’est pas élevé; en revanche, la sanction est moins forte quand le statut social du dictateur est élevé, qu’il soit un homme ou une femme. Mais attention – et là, j’attire votre attention sur ce point! –, cela n’est vrai que lorsque C est un homme. Pas quand la personne qui juge est une femme. À noter que le sexe et le statut social de la victime (B) n’influence en rien le jugement de C porté sur les agissements de A, dans tous les cas de figure.

Qu’est-ce que cela implique? Que lorsqu’un homme juge le comportement d’un autre homme, il est moins sévère avec lui si celui-ci a un statut élevé; c’est-à-dire qu’il excuse plus facilement quelqu’un de puissant, comme DSK. Et que lorsqu’une femme porte un jugement sur un comportement répréhensible, il est toujours le même, quel que soit le sexe et le statut du criminel.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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