Olivier Schmouker - Louange du perfectionnisme

Publié le 18/04/2011 à 09:15, mis à jour le 21/04/2011 à 13:57

Olivier Schmouker - Louange du perfectionnisme

Publié le 18/04/2011 à 09:15, mis à jour le 21/04/2011 à 13:57

Le résultat? Il est double. D’une part, les «perfectionnistes adaptés» se distinguaient par leurs fortes notes dans quatre domaines : la recherche de l’excellence, le sens de l’organisation, le goût pour la planification et les attentes élevées à l’égard des autres. D’autre part, les «perfectionnistes inadaptés», eux, avaient de bons scores pour : la peur de se tromper, le besoin d’approbation, la tendance à ruminer ses échecs passés et la pression parentale. «Nous avons mis en évidence que le perfectionnisme adapté va de paire avec une grande estime de soi, et inversement pour celui qui est inadapté», souligne M. Hill.

En conséquence, le mauvais perfectionnisme est paralysant pour celui qui en souffre, et peut être pertubateur pour ses collègues. En revanche, le bon perfectionnisme est stimulant, pour soi comme pour les autres.

Mais, vous le savez bien, rien n’est jamais blanc ou noir. Dans ses travaux, M. Hill a découvert que les perfectionnistes ne sont jamais complètement adaptés ou inadaptés, mais un mélange des deux. Par exemple, un étudiant perfectionniste peut avoir un score élevé dans la recherche de l’excellence et dans le goût pour la planification, mais aussi dans le besoin d’approbation et la crainte du jugement parental. «L’important est alors de prendre conscience de ses forces et de ses faiblesses, et le plus possible, d’en tenir compte. Par exemple, en rejetant d’emblée les doutes toxiques, du genre «Zut! Je suis sûr que quelqu’un va le remarquer si je fais une erreur»», avance le professeur en psychologie.

Un cas lumineux du fait que perfectionnisme et créativité peuvent se marier à merveille, c’est celui de… Pixar! Leur méthode de travail est toujours la même depuis le début : «d’erreur en erreur, jusqu’au succès», résume Ed Catmull, l’un des cofondateurs du studio d’animation américain, sourire en coin.

Ainsi, Pixar ne démarre pas un projet de film avec un script, comme les autres. Non, des idées sont regroupées dans un storyboard, et associées les unes aux autres le plus habilement possible. Il y a des idées de personnages, d’actions, de blagues,… Et de fil en aiguille, à mesure que les uns et les autres apportent leur contribution, le storyboard s’améliore. Pour A Bug’s Life, Pixar a fait très exactement 27 565 storyboards avant la version «finale», pour Finding Nemo, 43 536, pour Ratatouille, 69 562, et pour Wall-E, 98 173. Impressionnant, non?

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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