Olivier Schmouker - La honte !

Publié le 22/02/2011 à 09:58, mis à jour le 25/02/2011 à 11:08

Olivier Schmouker - La honte !

Publié le 22/02/2011 à 09:58, mis à jour le 25/02/2011 à 11:08

Comment s'y prendre? Un truc consiste à bien fixer l'objectif commun à atteindre, selon le checheur de Cambridge. Il faut qu'en cas de réussite chaque membre de l'individu sente que la victoire lui revient en partie ; sans lui, les autres n'auraient pas aussi bien réussi. Et il faut par conséquent qu'en cas d'échec, chacun le ressente comme la faute du groupe, et non de soi tout seul (il faut aussi que personne n'ait l'idée d'attribuer la ratage à une cause externe, ce qui éliminerait l'aiguillon de la honte...). Alors, la faute revient un peu à chacun, mais pas totalement à soi, et on a le sentiment qu'avec un petit effort supplémentaire, peut-être, on pourrait renverser la vapeur.

Il importe également d'assurer un bon feedback tout au long du projet. Chaque membre doit être informé de son apport réel à l'effort du groupe, de ce que le leader pense de lui, et de la manière dont on pourrait s'y prendre pour faire mieux encore, tous ensemble. «Un feedback négatif peut détériorer l'estime de soi d'un employé, mais peut aussi pousser celui-ci à ne pas revivre cette expérience et donc à en faire davantage», écrit M. Stiles.

On le voit bien, c'est une question de dosage. Si l'employé devine que toute la honte de l'échec va lui retomber dessus, il aura le réflexe de fuir les responsabilités, à ne pas s'engager dans un projet trop risqué pour lui. S'il sent au contraire que le fardeau va être porté équitablement par tous, il se fera moins craintif. Et même, si l'objectif et les dangers qui y sont associés sont bien présentés, l'employé pourra vouloir courir le risque avec les autres, et faire montre d'audace. Il se dira que, oui, il aura échoué, mais au moins il aura tenté quelque chose de grand!

Tout cela me fait penser aux harangues des généraux qui ont marqué l'Histoire, comme le discours de Jules César tenu à Arminium, face à ses troupes fatiguées et assaillies de toutes parts :

«Compagnons de combat, vous qui ces dix dernières années avez éprouvé avec moi mille dangers durant la guerre, vous qui avez finalement vaincu! Le sang répandu dans les plaines du Nord, les blessures, la mort, les hivers passés aux pieds des Alpes n’ont-ils eu que ce résultat? Rome est maintenant frappée par l'immense fracas des guerres. Sur terre et sur mer, le mot d'ordre est la chasse à César. Mais que se serait-il passé si j'avais été battu, si mes étendards avaient été brisés, si des peuples féroces de la Gaule nous avaient attaqué dans le dos? (...)

«Levez, levez donc ces étendards victorieux! Utilisons les forces que nous avons encore! Les divinités ne nous laisseront pas tomber! Les armes à la main, sauvons-nous, sauvons la Ville prête à devenir esclave!»

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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