Mais qui sont les 280 000 chômeurs oubliés du Québec?!

Publié le 29/07/2015 à 07:09

Mais qui sont les 280 000 chômeurs oubliés du Québec?!

Publié le 29/07/2015 à 07:09

«Le concept de chômage, indicateur phare du marché du travail, a pour principal objectif de mesurer le nombre de personnes en situation de non-emploi, à la recherche d'un travail et disponibles pour en occuper un. Toutefois, des réductions de temps de travail, un retour aux études en raison d'une fermeture ou d'un déménagement d'entreprise et le découragement face à l'absence de travail sont toutes de situations qui ne sont pas prises en compte par le chômage traditionnel, même si elles occasionnent pourtant des besoins d'emploi non satisfaits», explique l'analyste de l'ISQ.

Par conséquent, il existe aujourd'hui des formes de chômage qui ne sont pas répertoriées comme telles, parce que les normes établies à la fin du XXe siècle ne correspondent pas à la réalité du travail de ce début de XXIe siècle. Il y a ainsi bel et bien des 'chômeurs oubliés' au Québec, «particulièrement nombreux lors des ralentissements économiques, soit des périodes où le niveau de chômage est élevé», selon M. Demers.

Lors de la 19e Conférence internationale des statisticiens du travail qui s'est tenue à Genève en 2013, une résolution a été adoptée pour distinguer désormais trois groupes de personnes éprouvant un besoin d'emploi non satisfait : les chômeurs; les personnes souhaitant travailler davantage; et la main-d'oeuvre potentielle.

> Chômeurs. Il s'agit des personnes «se cherchant activement un emploi et disponibles pour en occuper un». C'est-à-dire celles qui sont répertoriées pour déterminer les chiffres officiels du chômage. En 2014, leur nombre s'établissait à 331 900. Ce qui représentait la majorité des personnes ayant un besoin d'emploi non satisfait, à hauteur de 54%, d'après les calculs de M. Demers.

> Personnes souhaitant travailler davantage. Il s'agit des personnes «occupant un emploi à temps partiel de façon involontaire», autrement dit, qui sont «en situation de sous-emploi». C'est-à-dire celles qui souhaitent travailler davantage d'heures et qui sont disponibles pour cela. On en dénombrait l'an dernier 188 400 au Québec. Ce qui représentait le tiers de la sous-utilisation de la main-d'oeuvre québécoise, d'après les calculs de l'analyste de l'ISQ.

> Main-d'oeuvre potentielle. Il s'agit des personnes «voulant un emploi, mais sans en chercher un activement». C'est-à-dire celles qui soit «cherchent un emploi mais ne sont pas disponibles», soit «ne cherchent pas d'emploi mais en souhaitent un et sont disponibles». Des personnes dont font partie, entre autres, les chômeurs découragés. Elles étaient l'an dernier au nombre de 93 600 au Québec. Ce qui représentait 15% de l'ensemble des personnes ayant un besoin d'emploi non satisfait, d'après les calculs de M. Demers.

En conséquence, le Québec comptait quelque 280 000 chômeurs oubliés en 2014. Soit presque autant que le nombre officiel de chômeurs.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...