Le truc génial d'Ubisoft pour aider ses employés à s'épanouir

Publié le 04/05/2015 à 06:09

Le truc génial d'Ubisoft pour aider ses employés à s'épanouir

Publié le 04/05/2015 à 06:09

La cinquième édition du Concours universitaire Ubisoft s’est terminée le 8 avril dernier. Celui-ci s’adressait aux étudiants du Québec passionnés par les jeux vidéos, au point d’envisager d’y faire carrière. Il s’agissait de concocter en équipe – et en dix semaines seulement – un prototype de jeu vidéo en 3D, un prototype jouable pendant une durée d’au moins dix minutes, lequel était évalué à la toute fin par un jury composé d’experts d’Ubisoft Montréal.

Les équipes en lice devaient être multidisciplinaires et interuniversitaires, afin de couvrir tous les métiers nécessaires à la réalisation du prototype. Mais surtout, la nouveauté de cette année résidait dans le fait que chaque équipe était chapeautée par deux mentors, à savoir deux employés d’Ubisoft Montréal. «Nous avons passé un appel à tous l’an dernier, invitant qui le souhaitait à se porter volontaire pour mener à bien différentes sortes de projets pour développer la relève. Cela pouvait correspondre à faire des visites organisées de nos locaux pour les jeunes, ou encore d’agir comme mentor dans le cadre du Concours. Résultat ? Une centaine d’employés ont levé la main. Oui, une centaine, ce qui nous a agréablement surpris», dit M. Orvoine, sourire en coin.

Du coup, Ubisoft Montréal a développé, presque sans s’en rendre compte, sa propre version du concept d’employé-mentor. Une version fascinante.

«Concrètement, je disposais de quatre heures par mois pour chaque équipe que je ‘comentorais’ ; en tout, je m’occupais de deux équipes à la fois. Ma mission était très simple : leur donner des conseils et répondre à leurs interrogations. Dans les faits, je suis surtout intervenu pour leur dire, à plusieurs reprises, d’avancer, de ne pas s’arrêter à des détails. L’important, c’était de livrer une séquence de jeu jouable dans les temps impartis, pas de présenter un produit parfait, mais qui n’aurait duré que deux ou trois minutes. Un peu comme chez nous, à Ubisoft : les producteurs sont là pour nous faire avancer, pour nous faire respecter les deadlines, et donc pour nous empêcher de sombrer dans les travers du perfectionnisme», explique Melchior Corgié, programmeur et employé-mentor, d’Ubisoft Montréal.

Et de poursuivre : «L’une des deux équipes que je conseillais a rencontré des difficultés du point de vue de la communication. C’est-à-dire que le courant ne passait pas bien entre tous les membres de l’équipe : certains voulaient peaufiner certains détails, d’autres pas. Le problème était tel qu’ils ont failli décider de renoncer, de ne rien présenter au jury. Mon comentor et moi-même, nous avons résolu ça en leur montrant que l’important, c’était de se concentrer sur l’essentiel, à savoir les livrables ; et que tout le reste était, somme toute, secondaire. Ça leur a permis de s’y remettre tous ensemble, et je peux vous dire qu’ils étaient pas mal fiers, le jour où le jury a souligné tous les points forts de leur prototype. C’était vraiment beau à voir».

Qu’en a retiré l’employé-mentor lui-même ? «J’ai découvert un plaisir inattendu à partager mes connaissances avec les autres. J’ai appris toute l’importance de se montrer sincère avec les autres : quand je n’avais pas la réponse à leur question, je le leur disais, et c’était très bien comme ça, en tous cas nettement mieux que de tenter de leur dire n’importe quoi pour leur faire croire que j’avais réponse à tout. J’ai aussi identifié mes forces et mes faiblesses. Et tout ça m’a procuré, c’est vrai, un épanouissement incroyable sur le plan professionnel», poursuit M. Corgié.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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