La réussite rend-elle plus productif?

Publié le 03/10/2013 à 07:11, mis à jour le 08/10/2013 à 09:07

La réussite rend-elle plus productif?

Publié le 03/10/2013 à 07:11, mis à jour le 08/10/2013 à 09:07

Ainsi, les deux chercheurs ont eu accès à deux bases de données intéressantes, celle de l'American Mathematical Society et celle du Mathematics Genealogy Project. Ces dernières leur permettaient de connaître plein de détails sur la carrière non seulement des lauréats, mais aussi des prétendants au prix : le nombre d'études publiées, la fréquence de parution de celles-ci, l'importance de celles-ci via la quantité de mentions faites par les autres chercheurs, etc.

À partir de ces données, ils ont constitué deux profils-types. D'un côté, le profil-type du lauréat de la médaille Fields; de l'autre, celui du prétendant à cette même médaille. Puis, ils ont comparé le comportement de chacun, après que le lauréat a gagné son prix.

Résultat? Sans appel…

> Le lauréat de la médaille Fields relâche ses efforts. Du moins, il se met à travailler moins fort qu'auparavant, et surtout moins fort que celui qui, lui, n'a pas encore remporté le prix tant convoité.

Comment expliquer un tel phénomène? Par ce qu'on appelle en économie l'effet de richesse. Celui-ci veut que lorsque notre richesse augmente, notre consommation se met, elle aussi, à croître, et même de plus en plus vite.

Appliqué à la médaille Fields, l'effet de richesse se traduit par le fait que le lauréat considère du jour au lendemain que ses travaux sont aboutis (il ne peut espérer de récompense supérieure), si bien qu'il jette son dévolu sur tout autre chose. «Il se met dès lors à consacrer en général la moitié de ses efforts à des domaines autres que ceux des mathématiques. Il part à l'exploration d'autres champs de connaissance, si bien qu'il devient moins performant en mathématiques que ceux qui n'ont pas encore remporté le prix», expliquent MM. Borjas et Doran dans leur étude.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...