La créativité décortiquée par Jonah Lehrer

Publié le 25/05/2012 à 09:29, mis à jour le 28/05/2012 à 14:21

La créativité décortiquée par Jonah Lehrer

Publié le 25/05/2012 à 09:29, mis à jour le 28/05/2012 à 14:21

Ainsi, la créativité est souvent perçue comme une petite étincelle qui jaillit quelque part dans notre cerveau et qui devient, de fil en aiguille, une véritable idée neuve. Cette vision est-elle exacte? Les études en neuroscience les plus poussées montrent que les idées circulent bel et bien dans notre cerveau suivant un circuit particulier, étant traitées à chaque étape pour être éliminée ou validée, voire enrichie. Il semble que la toute première idée, quand on demande à notre cerveau de résoudre un problème, démarre à l'arrière de l'hémisphère droit, dans ce qu'on appelle la «partie antérieure du gyrus temporal supérieur».

«Cette partie du cerveau nous envoie un message, ou plutôt la solution au problème auquel on s'attaque. Comme une petite voix intérieure. Cela prend en général 7 à 8 secondes à notre conscience pour percevoir cette petite voix. Le hic, c'est que notre cerveau, s'il est déjà trop sollicité, va écarter cette petite voix», a-t-il expliqué.

Deux scénarios peuvent dès lors se produire. Dans le premier, nous nous acharnons à réfléchir sur le problème, nous redoublons d'efforts, nous nous cassons la tête sur le problème en question ; en vain, puisque notre cerveau n'est pas en situation d'écouter la petite voix intérieure. Dans le second, nous relaxons, ou mieux, nous passons à autre chose, histoire d'atténuer la charge de travail de notre cerveau, et nous allons alors finir par entendre la petite voix, alors que nous prenons une douche ou une bonne bière fraîche.

«Mon conseil : si vous voulez vraiment trouver des idées neuves ou la solution à un problème qui vous hante, fuyez-le bureau! Faites tout ce que vous voulez à condition que ce ne soit pas lié au travail, et vous aurez ce fameux flash», a dit M. Lehrer, sous les rires de l'audience.

Bon, c'est bien beau d'avoir une méthode pour trouver des idées de génie, mais dans la vie quotidienne, il ne suffit pas d'avoir des idées pour faire de grandes choses. Il faut concrétiser cette idée. Et c'est là qu'intervient le second volet de la créativité, à savoir l'effort.

L'effort? M. Lehrer en a donné une illustration lumineuse : «Beethoven jouit de l'image du génie qui, les cheveux dans le vent, compose à main levée des airs qui resteront à jamais gravés dans nos esprits et nos cœurs. Désolé de vous l'apprendre, mais cette image romantique n'a rien à voir avec la réalité. En fait, Beethoven était un travailler acharné. Pour une symphonie dont il était satisfait, il lui arrivait d'en composer 70 précédentes qui n'étaient pas à la hauteur de ses espérances».

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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