Êtes-vous vraiment capable de pardonner?

Publié le 08/08/2013 à 06:09, mis à jour le 08/08/2013 à 06:14

Êtes-vous vraiment capable de pardonner?

Publié le 08/08/2013 à 06:09, mis à jour le 08/08/2013 à 06:14

«Quand vous survolez aujourd'hui le Zimbabwe en avion, vous voyez des terres désolées. Et quand vous passez au-dessus de l'Afrique du Sud, c'est tout autre chose. La raison? Deux leaders différents, deux attitudes distinctes à l'égard du pardon», dit M. Kets de Vries.

«Les grands leaders ont une conscience aiguë du coût de l'animosité. Ils savent que cela coupe de ponts entre les gens, que cela empêche des occasions en or de voir le jour. Ils savent fort bien qu'une attitude intransigeante peut déclencher le chaos, et que cela finira, tôt ou tard, par se retourner contre eux», poursuit-il.

Le hic? «Nombre d'organisations sont de nos jours des goulags. Les gens sont anxieux, il y règne une ambiance carrément paranoïaque. Résultat? Les gens passent leur temps à surveiller leurs arrières au lieu de songer à avancer. Tout le monde est entravé. Plus rien de bon n'est fait par quiconque, car chacun sait qu'il n'a pas droit à l'erreur, qu'il n'y aura jamais de pardon», dit le professeur de l'Insead.

Néanmoins, pardonner présente nombre d'avantages. «Cela ouvre la porte à la prise de risques, à la créativité, à l'apprentissage et donc à la croissance. Cela permet de rendre les employés loyaux et bienfaisants, voire disposés à en faire plus que ce qui leur est demandé, ce qui peut faire toute la différence entre une simple atteinte des objectifs et un succès spectaculaire. Cela donne, enfin, de l'espoir en un avenir meilleur», indique-t-il, en s'appuyant sur nombre d'études sur le sujet.

Intéressant, n'est-ce pas? Mais comment s'y prendre pour pardonner? Plus facile à dire qu'à faire. D'après M. Kets de Vries, il suffit pourtant de peu de choses. De deux choses très précisément :

> Empathie. «Ce qui compte avant tout, c'est d'être capable de se mettre dans les chaussures de l'autre. De se poser des questions du genre "Pourquoi cette personne a-t-elle agi ainsi?" et "Quelles sont ses réelles motivations et intentions?"», dit-il.

> Émotivité. «Ce qui nous empêche de pardonner, c'est la colère, les émotions qui nous assaillent à chaque fois que l'on pense à l'offense que l'on a subi. Il est important de reconnaître cela et de lutter contre toutes ces émotions qui nous empêchent de raisonner sereinement. Il est crucial d'arrêter de ruminer dans son coin, et d'évacuer tout ce qui pèse sur notre cœur. À l'image de ce qu'a réussi à faire Nelson Mandela après avoir passé un quart de siècle à l'ombre», illustre-t-il.

Tout cela est-il dès à présent à votre portée? Le questionnaire «Êtes-vous plus Mandela ou Mugabe?» élaboré par M. Kets de Vries va vous le dire…

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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