Un gestionnaire exceptionnel qui ne veut plus gérer l'argent d'autrui.

Publié le 12/10/2010 à 17:43, mis à jour le 14/10/2010 à 10:28

Un gestionnaire exceptionnel qui ne veut plus gérer l'argent d'autrui.

Publié le 12/10/2010 à 17:43, mis à jour le 14/10/2010 à 10:28

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En 2007, les gestionnaires prédisant l'effondrement des hypothèques subprimes se faisaient rares. Ceux qui ont pleinement profité de cette débâcle en prenant d'importantes positions à contre-courant sont encore plus rares. Le cas de Michael Burry, un ex-gestionnaire de Californie, constitue un cas encore plus exceptionnel : après avoir livré la marchandise, il ferma boutique, à l'âge de 36 ans!

De 2000 à 2008, il procura un rendement moyen annuel de plus de 25% à ses actionnaires par l'entremise du fonds de couverture Scion Capital. Ce résultat se compare très avantageusement avec le marché, qui expérimenta deux importantes corrections, dont celle de la bulle techno.

Pourquoi M. Burry a-t-il lancé la serviette? De 2006 à 2008, il vécut des moments pénibles, alors que ses investisseurs n'arrivaient pas à comprendre pourquoi il avait décidé de parier contre les hypothèques subprimes. En 2006, la valeur des produits financiers qu'il avait acquis afin de bénéficier de la crise s'était érodée. Son fonds afficha donc une performance négative de 18%, ce qu'il entrevoyait comme étant purement temporaire. Mais ce n'était pas l'avis des investisseurs...

Ces derniers avaient soudainement oublié les excellentes performances des années antérieures : ils se concentrèrent sur la perte à court terme, qu'ils jugaient être causée par un pari insensé. Nul autre que le célèbre investisseur Joel Greenblatt, qui avait vanté publiquement les mérites de ce gestionnaire un an plus tôt, désapprouva la stratégie de M. Burry alors qu'il tenta désespérement de récupérer les 100M$ qu'il détenait dans Scion Capital.

Lorsqu'il étudiait des opportunités d'investissement, M. Burry s'enfermait dans son bureau de longues heures de temps, parfois toute la journée entière sans en ressortir. Il n'était pas très sociable, et il consacrait son temps à ce qui importait le plus pour optimiser les rendements. Malheureusement, lorsque la bonne chose à faire s'avère impopulaire, les investisseurs perdent patience et confiance. M. Burry a donc dû faire face à des obstacles de nature ''sociale''. Lorsque son pari fût un succès, il démantela son fonds. Il décida de se concentrer sur son propre portefeuille. Cette expérience n'est pas sans rappeler celle de Charlie Munger, qui en 1975, ferma son fonds. Il n'en pouvait plus lui non plus!

 

 

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