Pouliot: Budget Bachand, 7 sur 10

Publié le 17/03/2011 à 16:27, mis à jour le 17/03/2011 à 21:11

Pouliot: Budget Bachand, 7 sur 10

Publié le 17/03/2011 à 16:27, mis à jour le 17/03/2011 à 21:11

Un mot sur la dette.

Après avoir grimpé de 6,1% cette année, elle grimpera de 5,7% l'an prochain. C'est évidemment trop fort et ça n'aide pas à contenir les dépenses (service de la dette). Idéalement, elle devrait croître à la vitesse de l'inflation. Sinon, on ne reprend jamais le dessus et elle nous envoie des charges plus importantes pour l'avenir.

Évidemment, on est un peu "pogné". Il faut y aller par étape pour juguler le déficit, histoire de ne pas trop surcharger le contribuable et s'assurer que des mesures trop drastiques ne viennent pas enrayer la machine gouvernementale (et ultimement créer plus de coûts).

On pourrait peut-être couper dans les routes, mais dans leur état actuel, ça apparaît difficile.

La croissance de la dette devrait heureusement ralentir avec le retour à l'équilibre budgétaire.

UN MOT SUR QUELQUES MESURES

Le régime des rentes et le régime complémentaire

Le gouvernement recapitalise le Régime des rentes du Québec. En parallèle, il augmente la pénalité actuarielle de ceux qui prennent leur retraite avant 65 ans et bonifie la rente de ceux qui la demanderont après 65 ans. Il instaure enfin un régime complémentaire volontaire pour tous les travailleurs.

Ceux qui voulaient prendre une préretraite grinceront sans doute des dents, mais le but du régime est d'assurer la retraite, pas la préretraite. La bonification de la rente après 65 ans aidera peut-être au PIB du Québec dans l'avenir. Les économistes le voient en effet ralentir en raison de la pyramide démographique.

Quant au régime complémentaire de retraite, dépêchez-vous d'y contribuer si vous n'en avez pas déjà un.

La hausse des frais de scolarité

Québec haussera à compter de 2012 les frais de scolarité de 325$ par année pendant cinq ans. Au total, c'est 1625$ d'augmentation sur la période, ce qui portera les frais annuels à 3 793$ en 2017. Ce sera 30% sous la moyenne des autres universités canadiennes.

Il va nous falloir creuser un peu plus ici. On notera que les recteurs d'universités demandaient 500$ d'augmentation sur trois ans, ce qui devait rapporter 300 M$ récurrents. L'augmentation accordée par le gouvernement sera de 332 M$, mais deux ans plus tard.

Ça apparaît à première vue un peu trop demander, et l'on serait un peu inquiet sur l'impact à long terme de cette décision sur le nombre de nos finissants. Particulièrement dans une situation démographique où l'on risque de manquer de compétences.

Québec instaure par ailleurs un régime de récompenses pour encourager les universités à accentuer leurs efforts auprès des entreprises. Il accotera les augmentations de donations que généreront leurs campagnes de financement. Mais jusqu'à un plafond de 40 M$.

Nos entreprises sont plus pingres qu'ailleurs dans le financement des universités. On peut se demander si on n'aurait pas dû les appeler à cotiser obligatoirement, et à un niveau plus élevé. Après tout, elles sont les premières bénéficiaires d'une main-d'œuvre bien scolarisée.

On y reviendra.

Le Plan nord et le gaz de schiste

Assez favorable au Plan Nord à première vue. D'autant qu'on semble lui arrimer des mécanismes d'autofinancement. L'adoption d'un nouveau régime de redevances sur les gaz de schiste nous a un peu surpris. On ne connaît pas encore trop l'économique de notre sol et nos avantages ou désavantages compétitifs que déjà l'on fixe des montants.

Ça semble un peu prématuré. On y reviendra aussi.

Il est 16h, le jugement est rendu.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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