Pouliot - Retraites: la chicane Coderre-Labeaume

Publié le 05/11/2013 à 09:23, mis à jour le 05/11/2013 à 09:23

Pouliot - Retraites: la chicane Coderre-Labeaume

Publié le 05/11/2013 à 09:23, mis à jour le 05/11/2013 à 09:23

Qui a raison?

Il apparaît que Montréal et Québec sont d'accord sur ce qui doit être enlevé aux employés (ou sur combien d'argent ceux-ci doivent ajouter), mais que Montréal cherche à ce que cela se fasse sur une plus longue période, de manière à limiter le choc pour les employés.

Il serait intéressant de voir ce qu'en pense le maire Labeaume. Des discussions avec la haute-direction de la Ville donnent à penser que celle-ci n'est pas très chaude à la proposition Montréal parce qu'elle aurait pour effet de reporter trop loin sur la génération future le paiement d'avantages pour des salariés d'aujourd'hui. Le maire ne s'est toutefois pas encore exprimé officiellement.

Il serait surtout intéressant d'entendre la position du nouveau maire de Montréal sur la proposition de sa propre Ville. Denis Coderre ne s'est curieusement jamais clairement commis dans le dossier et c'est pourtant un de ses candidats, Michel Bissonnet, qui portait le dossier devant la commission parlementaire. Il est temps pour lui d'indiquer où il loge.

Bien qu'elle soit déficiente au plan de l'équité intergénérationnelle, on penche personnellement davantage pour l'instant vers la proposition Montréal. En l'absence d'un étalement sur 25 ans, la métropole devrait autrement demander aux employés de contribuer demain matin (en contributions supplémentaires et/ou en avantages abandonnés) pour l'équivalent annuel de 8,5% du budget de la Ville. Une bouchée, on le conviendra, assez difficile à avaler.

Quoi qu'il en soit, le mot final de cette histoire reviendra à la ministre de l'emploi et de la solidarité sociale, Agnès Maltais. C'est au gouvernement de décider les parts de renflouement que devront supporter les villes et les employés, de même que les périodes d'amortissement.

Une fois la chose faîte, municipalités et syndicats n'auront plus qu'à négocier des conventions pour obtenir les aménagements qui conviennent le mieux aux différentes situations.

Il reste à voir si cette décision viendra avant les prochaines élections provinciales. Elle ne manquera en effet assurément pas de soulever l'ire de plusieurs travailleurs ou contribuables.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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