Pouliot - L'Assemblée nationale manque de dignité en condamnant Muskrat

Publié le 05/12/2012 à 09:33, mis à jour le 05/12/2012 à 09:33

Pouliot - L'Assemblée nationale manque de dignité en condamnant Muskrat

Publié le 05/12/2012 à 09:33, mis à jour le 05/12/2012 à 09:33

Il faut voir plus loin

Là ne s'arrête cependant pas l'histoire.

Avant d'arriver avec ce projet, Terre-Neuve en est arrivée à un constat: l'île manquera d'électricité dans l'avenir si elle n'investit pas dans de nouvelles infrastructures électriques.

La province a évalué l'évolution de la demande et l'a projetée jusqu'en 2067. Elle a ensuite analysé différentes options de production d'électricité.

Plutôt que d'investir dans Muskrat, elle pourrait retaper sa centrale au pétrole de Holyrood, de même qu'investir dans quelques projets hydro-électriques et éoliens sur l'île même. Cela lui permettrait de gagner 424 MW et de répondre à la demande pour un temps.

Difficulté toutefois. Lorsque l'on additionne les coûts de ces 424 MW, ils reviennent plus chers que ceux des 824 MW de Muskrat et de la ligne de transport amenant l'électricité dans l'île.

Que faire dans ce cas? Faut-il payer plus cher maintenant en y allant de petits investissements et plus tard devoir de toute façon y aller de Muskrat (même avec Muskrat seul, il faut ajouter de l'électricité en 2048)? Où ne doit-on pas y aller plutôt avec un gros projet qui coûte moins cher, quitte à avoir des surplus pendant un temps que l'on écoulera sur d'autres marchés en ajoutant la ligne de la Nouvelle-Écosse?

Sachant que cette deuxième ligne (reliant la Nouvelle-Écosse) ne nous coûtera rien parce qu'elle est construite à 100% par le privé (la société Emera). Sachant aussi que peu importe le prix, on recevra de l'argent pour de l'électricité qui autrement resterait dans le barrage, le choix apparaît évident.

Le gros projet est nettement plus avantageux.

Est-il toujours scandaleux que le fédéral cautionne?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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