Cogeco Câble: pourquoi Louis Audet pourrait confondre les sceptiques

Publié le 19/07/2012 à 09:31, mis à jour le 19/07/2012 à 09:31

Cogeco Câble: pourquoi Louis Audet pourrait confondre les sceptiques

Publié le 19/07/2012 à 09:31, mis à jour le 19/07/2012 à 09:31

 

Peut-il cette fois réussir son pari?

À long terme, l'on n'est pas tellement convaincu que de grossir en acquérant des réseaux de câble est la meilleure des options. Il risque de venir un jour où la téléphonie sans fil pourrait bien sortir le câble d'affaires, ou à tout le moins, mettre une très forte pression sur ses marges. Les réseaux sans fil pourront en effet attaquer les marchés des réseaux de câble, mais les réseaux de câble ne pourront pas rejoindre d'autres marchés que le leur.

On semble cependant pour l'instant encore à quelques années de là.

Il y a aussi la question du coût d'acquisition des contenus. Le prix des signaux des réseaux de télévision connaissent des hausses importantes, particulièrement côté sport. Il n'apparaît pas néanmoins que ce soit un si grand danger pour Atlantic. Le coût des signaux devrait normalement grimper pour tous et l'on comprend que l'entreprise fait partie de la National Cable Television Cooperative, un organisme sans but lucratif qui négocie pour tous les indépendants. La NCTC permet d'avoir de l'échelle pour obtenir de meilleurs prix par abonnés.

S'il pourrait enfin y avoir quelques pertes attribuables à la force de nouveaux compétiteurs comme Netflix, on ne peut pas dire que l'entreprise ait tellement senti la menace ces trois dernières années alors que les revenus ont connu une croissance annuelle composée de 4,4% et le BAIIA de 9,2%.

Le titre peut-il rebondir?

La retraite de 15% en bourse n'est pas tellement surprenante. L'acquisition ajoute une dette importante et fait grimper le ratio dette/BAIIA à 3,1, ce qui est gérable, mais un peu élevé.

Surtout, elle survient à un multiple de 8,3 fois le BAIIA alors que le titre de Cogeco Câble se négociait à 5,3 fois. À l'évidence, le marché refuse de payer un multiple aussi élevé pour l'actif.

Il reviendra à monsieur Audet de faire la démonstration qu'Atlantic Broadband a bel et bien cette valeur en faisant grimper sa rentabilité dans les prochains mois.

Restons câblés.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?