Le stratège de la Financière Banque Nationale, Stéfane Marion, ne baigne certainement pas dans l’optimisme pour la Bourse en 2014.
Sa cible de 1890 pour le S&P 500 laisse entrevoir du surplace pour cet indice-phare américain cette année.
Le stratège ne croit pas au consensus dominant qui prédit que le retour en force des petits investisseurs aux actions soulèvera davantage les multiples d’évaluation de cet indice en 2014, explique-t-il en entrevue.
Les investisseurs américains ont déjà plus d’actions qu’au dernier sommet du marché, en 2007, selon ses calculs, contrairement à la perception générale.
Les actions représentent en effet presque 36 % de tous les actifs financiers des ménages américains, plus qu’en 2007, ce qui déboute en partie le mythe que le retour aux actions ne fait que commencer et confère un énorme potentiel d’appréciation à la Bourse, dit-il.
On est encore loin de la proportion de plus de 40 % de 2009, mais l’euphorie de l’époque n’est pas représentative à long terme, précise M. Marion.
Ce calcul tient compte de la détention directe et indirecte d’actions, incluant les fonds communs de placements ainsi que les caisses de retraite à contribution déterminée.
« L’accélération économique favorise encore les actifs financiers plus risqués dont les actions, mais il ne faut pas tomber dans l’exubérance pour autant. Ça fait déjà 12 mois que les investisseurs américains mettent de l’argent en Bourse, la plus longue série d’entrées de fonds depuis 2006. Ces entrées combinées à la hausse de 30 % du S&P déjà engrangée en 2013 font en sorte que la part des actions a déjà grimpé », explique-t-il.
Il n’est donc pas assuré que la Bourse connaisse la nouvelle expansion des multiples d’évaluation sur laquelle tant d’observateurs misent, ajoute M. Marion.
Les futurs gains dépendront davantage de la trajectoire des bénéfices qu'en 2013.
Le stratège croit aussi que le vieillissement de la population gardera les ménages américains plus prudents avec leurs placements que lors les années 1990. Près du quart des travailleurs américains ont plus de 55 ans, ce qui fera de la préservation du capital une priorité pour les ménages américains, fair-il valoir,
Demain, ce blogue fera état des arguments contraires de Tony Dwyer, l’optimiste stratège américain de Canaccord Genuity, foncièrement dans le camp du verre à moitié plein.