Les obligations de pacotille ont-elles tout donné ?

Publié le 18/09/2012 à 14:25, mis à jour le 18/09/2012 à 14:44

Les obligations de pacotille ont-elles tout donné ?

Publié le 18/09/2012 à 14:25, mis à jour le 18/09/2012 à 14:44

BLOGUE. Le rendement que procure les obligations américaines de pacotille est tombé sous 7 % pour la première fois le 14 septembre, selon Bank of America Merrill Lynch.

Le rendement à l’échéance, qui se mesure en divisant le coupon d’intérêt par la valeur marchande de l’obligation, révèle donc une forte appréciation des obligations de pacotille, devenues très populaires auprès des investisseurs.

Ce rendement reflète aussi ce que les acheteurs de ces obligations exigent de recevoir pour prendre le risque d’acheter ces titres, par rapport aux obligations repères du Trésor américain.

Il y a un an, les investisseurs exigeaient que les obligations de pacotille leur procurent un rendement de 8,79 %.

Au pire de la crise de crédit de 2008, ces obligations de pacotille procuraient un rendement de 20 %, parce que à l’époque les investisseurs craignaient que les sociétés soient incapables de rencontrer leurs engagements.

Depuis la crise, les obligations de sociétés sont devenues une solution mitoyenne pour les investisseurs qui cherchent une alternative au rendement minable des obligations du Trésor américain ou encore aux actions.

Les obligations de sociétés se comportent en effet comme des actions. Elles évoluent en fonction de la conjoncture, qui elle, influence la capacité des entreprises à payer leurs dettes. Leur coupon d’intérêt est aussi une source de revenus réguliers pour les investisseurs, qui hésitent à retourner en Bourse.

Réduire ses attentes

« Les fondations des obligations de pacotille sont encore solides, puisque les sociétés sont en bonne santé financière, mais les futurs gains seront plus ardus à arracher », fait valoir Pierre Lapointe, stratège, de Pavilion Global Markets.

Le ratio qui compare l’encours des dettes aux actifs des sociétés est passé de 38 %, en 2007, à 27,8 %, récemment.

L’engagement de la Réserve fédérale américaine de maintenir son taux directeur près de zéro jusqu’à la mi-2005, facilitera aussi le remboursement des dettes par les entreprises et donnera de la valeur à leur coupon d’intérêt, par rapport à d’autres placements.

M. Lapointe est donc plus neutre envers les obligations de pacotille.

Ça ne veut pas dire que les obligations de sociétés ont fini de donner, mais il ne faut plus s’attendre à beaucoup plus que le rendement du coupon d’intérêt à l’avenir.

Depuis un an, le fonds négocié en Bourse (FNB) d’obligations américaines de pacotille iShares Advantaged US High Yield Bond Index Fund (Tor., CHB) a procuré un rendement époustouflant de 16 %, le même fonds qui neutralise les fluctuations entre le dollar canadien et le dollar américain, le iShares US High Yield Bond Index Fund (Tor., XHY), a procuré un rendement de 14,8 % et enfin le FNB des obligations canadiennes de sociétés iShares DEX All Corporate Bond Index (Tor, XCB) a donné un rendement de 5,9 %.

 

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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