L'énergie autant détestée que les banques en 2008

Publié le 28/10/2015 à 16:08, mis à jour le 28/10/2015 à 16:35

L'énergie autant détestée que les banques en 2008

Publié le 28/10/2015 à 16:08, mis à jour le 28/10/2015 à 16:35

Le secteur américain de l’énergie est presque aussi impopulaire que l’étaient les banques lors de la crise de 2008.

Pas étonnant avec la chute de moitié du cours du pétrole, la dégringolade du prix du gaz naturel sous 2 $US le gigajoule et les craintes que les emprunteurs de cette industrie deviennent incapables de respecter leurs obligations financières.

Bespoke Investment Group indique en effet qu’en moyenne 11,6% des actions en circulation libres des entreprises du secteur sont vendues à découvert par des investisseurs qui misent sur d’autres baisses de leurs cours.

Cette proportion est 80% plus élevée que celle de 6,4% pour l’ensemble des entreprises du S&P 500 et aussi le plus fort pourcentage observé en au moins une décennie, note la firme de recherche indépendante.

Au pire de la crise de 2008, la proportion des actions des banques vendues à découvert n’avait jamais dépassé 11,5%, compare Bespoke.

Pour mettre cet indicateur dans son contexte, la firme tient toutefois à rappeler que les paris baissiers de 2008 auraient sans doute atteint des proportions bien plus élevées sans l’interdiction imposée à l’époque par les autorités règlementaires, pour sauvegarder le système financier.

C’est donc dire que les spéculateurs ont cette fois tout le champ libre pour miser sur une baisse persistante des cours des producteurs pétrolier et gazier.

Le secteur de l’énergie figure aussi parmi les aubaines du S&P 500 dans l’analyse de l’équipe quantitative de Bank of America Merrill Lynch, ce mois-ci.

Le multiple qui compare les cours du secteur de l’énergie à leur valeur comptable n’a pas été aussi bas (soit 1,5 fois) depuis 1986, note Savita Subramanian, stratège quantitative de cette firme de courtage.

Un retour au multiple moyen 2,4 fois la valeur comptable serait porteur d’un regain potentiel de 53%.

Par rapport aux flux de trésorerie, le secteur de l’énergie pourrait rebondir de 23%, s’il revenait à son évaluation moyenne de 7,7 fois.

«Une évaluation d’aubaine a peu de valeur en tant que signal d’achat à court terme, mais l’évaluation influence 90% des rendements, sur une période de dix ans», indique Mme Subramanian.

 

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La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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