Montée de lait du pdg de JP Morgan, Jamie Dimon

Publié le 12/09/2011 à 11:15, mis à jour le 12/09/2011 à 11:33

Montée de lait du pdg de JP Morgan, Jamie Dimon

Publié le 12/09/2011 à 11:15, mis à jour le 12/09/2011 à 11:33

Par Diane Bérard

BLOGUE Jamie Dimon s’en-va-t-en-guerre

Il somme le gouvernemnt des États-Unis de le suivre! En effet, le toujours médiatisé pdg de la giga-banque JP Morgan exige que les États-Unis se retirent illico du Comité de Bâle, l’organisation internationale chargée de réglementer l’industrie financière. Rien de moins!

Pourquoi cette croisade ? “ Les nouvelles règles ( du projet Bâle III sur la solvabilité bancaire ) sont anti-américaines!”

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Tout à fait logique monsieur Dimon: ce qui n’est pas bon pour JP Morgan n’est pas bon pour les États-Unis…. Voilà un argument apocalyptique qui refait surface régulièrement dans le discours des pdg américains. N’a-t-on pas déjà entendu la direction de GM dire quelque chose du genre “ si GM éternue ce sont tous les États-Unis qui auront le rhume.”

Pour un banquier, je trouve monsieur Dimon fort émotif. Et cela discrédite son discours. Citer le côté “anti-américain” de Bâle III indique que monsieur Dimon est à court d’arguments.

Lire ici l’excellent billet de l’économiste Yves Smith à ce propos. JP Morgan ne peut pas à la fois jouer sur l’échiquier mondial et refuser d'en suivre les règles.

Dommage, nous aurions pu parler de tout cela froidement, intelligemment. Car, derrière la montée de lait égocentrique de Jamie Dimon se cache un véritable problème. Les tourments du système bancaire nous confrontent aux limites de la mondialisation.

Lorsque l’on affirme que certaines institutions sont “trop grosses pour faire faillite” ( too big too fail) c’est à cause des effets dominos de celle-ci. Aucune entreprise ( pas plus que les banques que les autres) ne devrait jouir d’une immunité contre la faillite. Une entreprise fait faillite, on contrôle les dommages et la vie continue. Évidemment, je parle des dommages économiques et financiers et non humains, ceux-là se cicatrisent beaucoup plus difficilement et à un coût plus élevé. D’un point de vue économique, toutefois, la faillite fait partie du système.

Mais, la mondialisation du système financier  pervertit tout cela. Les conséquences d’une faillite aux États-Unis, ou en Grèce, peuvent désormais déstabiliser tant de joueurs qu’il devient impensable de laisser la nature suivre son cours et les canards boiteux disparaître.

Monsieur Dimon estime que le projet Bâle III est anti-américain? Il devrait plutôt se demander pourquoi nous en sommes arrivés à avoir besoin de telles règles. La réponse se trouve au sein même de son entreprise. C’est parce que les banques comme JP Morgan sont devenues si grosses et si puissantes – et qu’un seul de leur rhume peut entraîner une pneumonie à l’autre bout du monde – que Bâle III est apparu nécessaire.

Que préférez-vous monsieur Dimon: réduire vos ambitions et votre terrain de jeu et jouer selon vos règles ou demeurer dans la cour des grands et vous conformer?

La liberté à un prix.

Et vous qu’en dites-vous? Faut-il démondialiser la finance mondiale ou la réglementer davantage?

Que pensez-vous de la croisade de Jamie Dimon?

Lire ici ma chronique précécente

 

 

 

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