BLOGUE. La Grande-Bretagne est retournée en récession. Le gouvernement des Pays-Bas, un État champion de l’austérité fiscale, vient de tomber cette semaine. Du côté de la France, François Hollande a annoncé son intention, s’il est élu, de réclamer l’ouverture du pacte européen d’austérité fiscale. Il estime que l’obsession de l’austérité a plombé la croissance française.
Faut-il priviégier l’austérité ou la relance? Le débat perdure depuis les premiers jours de la crise. Un débat mais aussi un paradoxe: comment un État peut-il, en pleine récession, assurer la croissance de son économie sans accentuer le poids de sa dette?
Aujourd’hui, la situation critique des banques espagnoles ramène le débat la triade austérité/relance/dette souveraine à l’avant-scène. Si la tendance se maintient, l'Espagne devrait entrer en récession en début de semaine prochaine. Le taux de chômage, 24,4%,affiche son niveau le plus élevé depuis 16 ans. S&P a abaissé la note de crédit del'Espagne de deux crans de "A" à "BBB+".
Le FMI a déclaré que, malgré les efforts de restructuration, le secteur bancaire espagnol demeure fragile. Les banques espagnoles sont étranglées par 185G$ de mauvais prêts. Des prêts principalement liés à des projets immobiliers qui ont mal tourné. Ces prêts non-remboursés empêchent les banques de continuer à prêter aux citoyens et aux entreprises espagnols autant qu’elles devraient pour redémarrer l’économie. Le message du FMI est clair: assainir et redresser son système financier doit être la priorité du gouvernement espagnol.
La solution? Puiser dans le fonds de sauvetage européen. Celui-là même qui est déjà venu au secours de l'Ilrande, du Portugal et de la Grèce.
Mais, dans le cas de l’Espagne, le FMI propose du nouveau. La norme veut que le fonds de sauvetage européen prête aux gouvernements qui, eux, prêtent à leur tour aux industries qui en ont besoin. Chaque fois que cela survient , l’endettement de l’État s’accroît. Le FMI propose plutôt d’accorder le prêt directement aux banques espagnoles, sans passer par l’État. Une arme à deux tranchants.