Aujourd’hui c’est la journée mondiale contre la corruption. Cette journée est célébrée depuis 2003, l’année où les Nations Unies ont publié la Convention contre la corruption. Cette convention a été créée pour lutter, à l’échelle mondiale, contre la corruption et les crimes économiques, tel le blanchiment d’argent. Pour la première fois, un instrument multilatéral pose de manière contraignante le principe de la restitution des avoirs acquis illicitement. On y aborde, entre autres, l’importance de la coopération entre les États.
Ça ce sont les principes. Descendons maintenant sur le plancher des vaches.
Qu’est-ce qui fait qu’un employé agit ou non de manière éthique, qu’il succombe à la corruption ou qu’il l’initie ?
« Pour qu’un employé accorde de la valeur à son code d’éthique, il faut d’abord qu’il accorde de la valeur à son employeur. »
1- Le manque de valeurs
Toutes les organisations ont leurs maillons faibles. Ce sont ces employés, ou plutôt ces humains dont les valeurs s'avèrent plutôt « accomodantes ». Voilà une première raison pour laquelle un employé peut manquer d’éthique : sa notion du bien et du mal est plutôt floue et malléable. Quelque part lors de son éducation il y a eu des lacunes. Ce qui rappelle l'importance de l'entrevue d'embauche. C'est à ce moment qu'il faut vérifier les valeurs des candidats. On dit souvent qu'on embauche les gens en fonction de leurs compétences et qu’on les congédie à cause de leur comportement. J’ajouterais à cause de leurs valeurs, aussi.
2- Une rémunération inadéquate
Cette situation est particulièrement répandue dans les rangs de la fonction publique de certains pays où le salaire des fonctionnaires est très décalé par rapport au coût de la vie et à la rémunération du secteur privé. On observe alors que les fonctionnaires en contact avec la population en profitent pour réclamer des pots-de-vin. Évidemment, un salaire plus juste permet de réduire les risques de corruption. À cela s’ajoute l’élimination, ou au moins la réduction, des paiements en espèces. D’ailleurs un mouvement international, « Better than cash alliance », fait la promotion de la migration vers le paiement numérique pour éviter la manipulation de billets et les dérives qu’elle peut entraîner.
3- Un manque d’engagement
On aborde rarement ce sujet lorsqu’il est question d’éthique et pourtant… Croyez-vous qu’un employé qui se sent très peu attaché à son employeur va prendre la peine de dénoncer un geste non éthique dont il est témoin ? Certainement pas. Pourquoi se donnerait-il cette peine ? Il regardera plutôt ailleurs, se disant que ce n’est pas son problème. Et puis, tant pis si la réputation de son employeur est entachée, il ira travailler pour un autre. De toute façon, là ou ailleurs, pour lui, il n’y a aucune différence. Voilà ce qui se passe dans la tête d’un employé peu attaché à son employeur. Un autre, très engagé, voudra au contraire tout faire pour protéger la réputation de son employeur. Il veillera au grain et y pensera deux fois avant de poser un geste non éthique.
Si un employé estime que son avenir est lié à celui de son employeur, il aura tendance à en protéger la crédibilité et la réputation. Par contre, s’il voit son horizon bouché, ses chances d’avancement nulles, il n’aura rien à cirer de ladite réputation. Si le bateau coule, il quittera, tout simplement.
Un code d’éthique, c’est bien. Mais c’est le glaçage sur le gâteau. Pour qu’un code d’éthique ait du sens, il faut que l’employeur qui l’a rédigé soit lui-même porteur de sens aux yeux de son personnel. Et pour qu’un employé accorde de la valeur à son code d’éthique, il faut d’abord qu’il accorde de la valeur à son employeur.
ME SUIVRE SUR TWITTER : diane_berard
