Tout un début d'année!

Publié le 19/01/2015 à 09:48

Tout un début d'année!

Publié le 19/01/2015 à 09:48

(Photo: Bloomberg)

Il me semble que toute une année d’actualité se soit écoulée depuis mon dernier texte. Pourtant, je n’ai pris qu’un tout petit, petit mois de pause….

Durant mon absence, le prix du pétrole a accéléré sa chute, presque verticale jusqu’à un rebond en fin de semaine dernière. Le prix du cuivre a lui aussi fondu, provoquant des titres presque catastrophiques dans les médias. Le dollar canadien a poursuivu sa dévaluation face à la devise américaine.

La banque centrale suisse a surpris les marchés, prenant bien des spéculateurs en défaut. Les plus récentes données économiques américaines sont loin de laisser croire que la baisse des prix pétroliers est un élément stimulateur de croissance. La déflation est plus évidente!

Sur le plan corporatif, Bombardier a déçu ses actionnaires, encore, dans ce qui ressemble de plus en plus à une spirale négative. Ceux qui seraient tentés de faire la chasse à l’aubaine dans ce cas devrait regarder la performance de la société depuis plus de 10 ans.

Enfin, l’américaine Target a annoncé la semaine dernière son retrait du marché canadien, dans une nouvelle qui m’a renversé. Ce n’est pas tant l’échec de l’aventure canadienne qui me surprend, mais le comment. En commençant par la façon, hâtive et arrogante, que Target a lancé son offensive.

La direction n’a pas cherché à connaître progressivement son nouveau marché. Elle a préféré le prendre d’assaut, comme si le Canada n’était que le 53e état américain.

Et en terminant par son départ, décidé si rapidement, presque expéditif. Je me pose plein de questions d’ailleurs à ce sujet. S’il est vrai qu’une règle d’or du placement dit qu’il ne faut pas jeter du bon argent après du mauvais, il est aussi vrai qu’on ne bâtit pas une entreprise sans subir des ratés et des pertes qui peuvent durer des années.

Alors, je me questionne et je me dis que la direction de Target a peut-être fait la grave erreur de vouloir améliorer sa performance à court terme pour faire plaisir à Wall Street. Parce que rester au Canada aurait coûté quelques dollars en Bourse et des critiques en provenance de ces spéculateurs qui se prennent trop souvent pour des dirigeants.

De l’autre côté, il est possible aussi que l’aventure canadienne soit condammée à être un trou financier béant.

Dans les deux cas, le résultat c’est que l’étoile de Target a pâli définitivement. Le travail de la direction a été trop déficient, Il y a plus d’un an, j’ai étudié en détails le titre dont le potentiel semblait intéressant en raison de sa chute. J’ai toutefois décidé, après analyse, de ne pas acheter d’actions.

Le titre a bien fait depuis et vous pourriez dire que j’ai commis une erreur d’omission. Mais les événements de la semaine dernière m’ont confirmé qu’au contraire, j’ai eu raison. Car Target ne fait plus partie de la catégorie des sociétés exceptionnelles. Du moins, pas selon ma définition.

Bonne année!

Bernard Mooney

P.S. Je vous prédis que dans deux ou trois ans, ces mêmes investisseurs qui applaudissent la sortie du Canada de Target la critiqueront en raison de son manque de vecteurs de croissance. BM

 

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