Rémunération : encore plus ridicule à long terme

Publié le 27/07/2010 à 10:39

Rémunération : encore plus ridicule à long terme

Publié le 27/07/2010 à 10:39

Blogue. Le Wall Street Journal publie aujourd’hui une compilation des 25 dirigeants les mieux payés de la décennie, qui démontre encore une fois que les plans de rémunération favorisent les dirigeants au détriment des actionnaires. Et le plus souvent, ce sont les stocks-options qui sont au centre des abus.

Larry Ellison, pdg d’Oracle, a reçu un total de 1,8 milliard de dollars (G$) US en 10 ans pour diriger la société de logiciel dont il est le fondateur. Il se retrouve en tête du palmarès du Wall Street Journal (WSJ).

De sa rémunération, 1,7 G$ US provient de gains réalisés sur des stocks-options (son salaire de base est très raisonnable). Des experts vous diront que c’est rationnel étant donné que le titre a tout de même bien performé en 10 ans. Selon le WSJ, 100 $ investi dans Oracle en 1999 valait 316 $ US 10 ans plus tard, ce qui est une performance nettement supérieure au marché boursier dans son ensemble.

Mais c’est oublier le fait que M. Ellison est déjà le principal actionnaire d’Oracle avec 20 % des actions et que dans ce sens lui accorder des stocks-options pour supposément le motiver à bien performer est tout à fait ridicule. Si avoir un milliard d’actions ne suffit pas pour le motiver, ce ne sont pas quelques millions d’options qui réussiront.

Michael Dell est dans une situation semblable à la différence que ses actionnaires ont vu la valeur de leurs actions fondre de 60 % en 10 ans. Pendant ce temps, leur président a empoché 453 M$ US !

Aussi, la liste du WSJ montre avec éloquence que la générosité des programmes de rémunération est loin d’être une garantie de rendement pour les actionnaires.

Le deuxième mieux payé de la décennie est Barry Diller, pdg de IAC/Interactive. M. Diller a reçu 1,1 G$ US en 10 ans, encore là la majorité provenant de stocks-options. Toutefois, l’actionnaire n’est pas plus riche après 10 ans (100 $ investi dans le titre est devenu 77,90 $).

En fait, 7 des 25 mieux payés n’ont procuré aucun rendement en 10 ans, une statistique effroyable étant donné les montants accordés à ces princes du monde des affaires.

Ce n’est pas ce qui va améliorer l’image des dirigeants!

Bernard Mooney

 

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