Quand un magazine admet ses erreurs

Publié le 27/08/2012 à 20:55

Quand un magazine admet ses erreurs

Publié le 27/08/2012 à 20:55

BLOGUE. La lecture de l’édition de septembre du magazine de finances personnelles SmartMoney m’a intrigué pour plusieurs raisons.

D’abord, il s’agit d’un numéro tout spécial annonçant à ses lecteurs que le magazine version papier ferme ses portes. Propriété du Wall Street Journal, il sera dorénavant publié uniquement sur le web, à l’adresse smartmoney.com.

L’équipe rédactionnelle du magazine profite de son dernier numéro pour faire le point sur l’industrie financière et comment elle a changé depuis son lancement, il y a 20 ans.

Pour vous donner une idée, lorsque SmartMoney a été lancé, l’indice Dow Jones était à 3500, le téléphone intelligent était le propre des récits de science fiction et les plus jeunes baby boomers étaient dans la vingtaine.

Toute l’industrie financière s’est démocratisée au point où le petit investisseur a accès à un océan d’informations et d’outils qui étaient tout simplement inimaginables en 1992. Et, grâce entre autres à l’Internet et la compétition, il en coûte de moins en moins cher pour transiger.

Pouvez-vous croire par exemple qu’en 1991, le courtier escompteur Schwab chargeait en moyenne 76$US pour une transaction? Et c’était une aubaine dans le temps!

Les rédacteurs du magazine y vont également de leurs conseils, sur la base des leçons apprises depuis 20 ans. Par exemple, ils recommandent aux individus de prendre leur retraite en main, de privilégier les fonds communs de petite taille (pour ceux qui choisissent ce véhicule), d’investir plus à l’international.

Mais ce que j’ai trouvé le plus rafraîchissant, c’est de constater qu’ils ont pris le temps de fouiller dans leurs vieux articles pour faire le point sur leur «performance», soulignant autant leurs bons coups que leurs erreurs.

Par exemple, en avril 1992, leur premier numéro, leur reportage intitulé «10 Stocks for the ‘90s», écrit par James B. Stewart (auteur d’excellents livres comme «Den of Thieves») a été un coup de circuit. Même 20 ans plus tard, les titres recommandés dans cet article ont progressé dans l’ensemble de 500%, plus de deux fois la performance du S&P 500.

Par contre, en 2007, le magazine a recommandé que ses lecteurs achètent Lehman Brothers, 18 mois avant que la firme financière devient la plus importante faillite de l’histoire.

C’est un très bon exercice pour n’importe quel investisseur de faire le point sur ses erreurs et ses bons coups. Cela devrait l’être aussi pour les publications financières…

Bernard Mooney

 

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