Mooney: le Canada compte-t-il moins de pdg exceptionnels que les États-Unis?

Publié le 18/12/2012 à 09:06, mis à jour le 18/12/2012 à 09:36

Mooney: le Canada compte-t-il moins de pdg exceptionnels que les États-Unis?

Publié le 18/12/2012 à 09:06, mis à jour le 18/12/2012 à 09:36

Vous ne trouverez pas d'ouvrages sur les présidents canadiens mentionnés, non parce qu’ils ne le méritent pas, mais d’abord et surtout en raison de la petitesse structurelle de notre marché.

Et aussi du fait que notre culture accorde moins d’importance aux réalisations des gens d’affaires que c’est le cas aux États-Unis. Vous avez plus de chance ici d’avoir une biographie sur un personnage politique, un syndicaliste ou une chanteuse. Telle est la réalité canadienne et c’est encore plus vrai au Québec.

La culture américaine, malgré tous les fiascos et les désastres des derniers 15 ans, fait une plus grande place à la réussite financière.

Enfin, l’énormité du marché américain crée d’elle-même des géants, susceptibles plus facilement d’envahir la planète. Les sociétés américaines ont de plus la culture, la langue et le pouvoir de l’argent à leur portée.

En ce sens, nos sociétés (encore plus vrai au Québec qu’au Canada) sont fondamentalement désavantagées, devant franchir un mélange de barrières culturelles, linguistiques et écono-financières. Pour réussir, une entreprise québécoise doit dominer le Québec, ensuite répéter l’exploit au Canada et ensuite aux États-Unis. C’est l’équivalent de conquérir trois marchés différents, tout cela pour avoir un succès au rayonnement semblable à celui d’une société américaine.

Ayant un tout petit marché, il est normal d’avoir moins de dirigeants exceptionnels au Québec. La réalité, c’est que nous avons nos propres dirigeants de classe mondiale, mais ils sont beaucoup moins connus que les dirigeants américains de même calibre.

Enfin, les réalisations d’un pdg ne devraient pas se mesurer au nombre de fois qu’il fait la Une de Fortune ou du Wall Street Journal, ou refléter son «exposure» médiatique. Mais il est difficile de résister et de ne pas être influencé par le battage médiatique.

Bernard Mooney

 

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