Les clés pour bien faire le ménage de votre portefeuille


Édition du 09 Novembre 2013

Les clés pour bien faire le ménage de votre portefeuille


Édition du 09 Novembre 2013

Nous voici en novembre et il est déjà temps de planifier la fin de l'année. C'est devenu un rituel d'encourager les épargnants à faire le ménage annuel de leur portefeuille. La principale motivation est de minimiser sa facture d'impôt, ce qui est sensé. Par contre, je crois que la dimension fiscale est secondaire.

La plupart des épargnants ont leur capital dans des comptes non imposables, soit un régime enregistré d'épargne-retraite (REER), un compte d'épargne libre d'impôt (CELI) ou un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR). Or, la gestion des pertes à des fins fiscales ne s'applique pas à ces comptes.

Qui plus est, mettre l'accent sur la fiscalité dans le placement peut conduire à la prise de très mauvaises décisions.

La valeur des pertes

Cela dit, voici ce que vous devriez savoir sur la gestion de vos pertes et comment vous devriez faire votre ménage pour maximiser le potentiel de votre portefeuille dans les prochaines années.

Vos pertes ont une valeur dans vos comptes imposables parce qu'elles peuvent servir à réduire vos gains en capital. De plus, même si vous n'avez pas réalisé de gains cette année, vos pertes peuvent servir à recouvrir des impôts payés sur des gains en capital des trois années précédentes. Vous pouvez de plus utiliser des pertes enregistrées en 2013 pour réduire des gains futurs.

Il est donc opportun de prendre quelques minutes dès maintenant pour faire le point sur votre situation fiscale. Vérifiez si vous avez vendu des titres cette année qui vous ont permis de réaliser des gains. Si c'est le cas, révisez chacun de vos titres perdants. C'est le moment d'être sévère.

Demandez-vous si le scénario initial qui vous a poussé à l'acheter tient encore la route. Achèteriez-vous ce titre aujourd'hui ? Si vous répondez non, vous êtes mûr pour le vendre.

Si vous aimez réaliser des pertes tout en voulant conserver le titre, vous pouvez le vendre et le racheter 31 jours plus tard. Toutefois, je vous le déconseille, parce que c'est souvent le signe d'un investisseur qui est tombé amoureux d'un titre et qui ne veut pas accepter le fait qu'il se soit trompé.

Dans des comptes comme le REER, les pertes ne peuvent servir à réduire les gains imposables. En ce sens, il n'y a pas de motivation fiscale à utiliser vos pertes.

Malgré cela, c'est une bonne habitude de revoir vos titres de façon disciplinée et de réévaluer leur performance et leur potentiel.

Révision en profondeur

C'est dans cet exercice que se retrouve toute la valeur du ménage annuel. Cela vous donne l'occasion de réévaluer votre portefeuille.

La première question concerne votre répartition d'actifs. Est-ce que votre portefeuille reflète bien la répartition optimale pour vous, dans votre situation et selon vos objectifs à long terme ? Sinon, quels sont les changements à apporter pour que ce soit le cas ?

Une fois que vous êtes à l'aise avec votre répartition d'actifs, demandez-vous si vous ne pourriez pas améliorer chaque catégorie. Par exemple, dans la partie «Actions» de votre portefeuille, êtes-vous suffisamment diversifié ? Trop diversifié ? Êtes-vous trop concentré au Canada ?

La dernière étape est de revoir titre par titre la composition de votre portefeuille. Vous vous posez le même genre de questions, en ajoutant des éléments plus spécifiques. C'est l'occasion de faire le point sur la pondération de chaque titre. La meilleure façon de le faire est de vous demander si l'importance de chaque titre dans votre portefeuille reflète votre confiance et votre conviction.

Si 10 % de votre portefeuille est dans un titre tandis que ses perspectives à long terme vous laissent tiède, il y a un grave problème. De même, si vous considérez qu'un titre est exceptionnellement attrayant et que vous y avez à peine investi 1 % de votre portefeuille, il y a là aussi un souci.

Par ailleurs, je vous conseille de faire un autre exercice pour améliorer votre portefeuille, ce que j'appelle la chasse aux parasites. Ceux-ci appartiennent à deux catégories : les titres perdants et les titres spéculatifs.

Le perdant se cache souvent derrière le titre qui n'a pas fructifié depuis des années et que vous n'avez jamais remis en question. Stop ! C'est le moment de vous demander pourquoi il n'a pas fructifié. Évidemment, vous trouverez toutes sortes de justifications pour vous convaincre que cela reste un bon titre...

Si vous n'avez pas fait d'argent après trois ans, trois années de marché haussier en plus, le temps est venu de vendre et de réinvestir le capital dans votre meilleur titre.

Le titre spéculatif, lui, dois-je le définir ? C'est celui de cette société si prometteuse acheté sous le coup de l'enthousiasme après une discussion avec un ami qui ne connaît rien à la Bourse. Cette société n'a pas de revenus, encore moins de bénéfices, mais vous savez que son produit, son service, est révolutionnaire. Si vous avez l'ombre d'une telle action en portefeuille, cessez de vous raconter des histoires et n'hésitez pas à le vendre.

Soyez sans pitié, votre portefeuille ne s'en portera que mieux à long terme...

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