Attention aux maximes boursières

Publié le 31/05/2012 à 08:04

Attention aux maximes boursières

Publié le 31/05/2012 à 08:04

BLOGUE. «Personne ne s’est jamais appauvri en prenant des profits.»

La personne qui m’a lancé cela, lors de la période de questions d'une récente conférence, croyait faire preuve de grande sagesse. Elle n’avait certes pas prévu ma réponse:

«C’est profondément stupide, Monsieur…».

Réalisant que j’avais peut-être été trop dur, je me suis repris en lui expliquant que moi aussi j’avais lu cela souvent et que, je l’avais même écrit! Sur cela, j’ai ajouté qu’il fallait vraiment se méfier des dictons et maximes concernant le marché boursier. Bien investir est difficile à réduire à de quoi insérer dans une simple capsule.

Le meilleur exemple de cela est de savoir quand vendre. Je dirais que 99% de tout ce qui est écrit concernant les placements en Bourse est consacré à l’achat d’un titre et à son suivi. Seulement 1% est consacré à quand vendre.

Et je sais pourquoi : c’est une question si difficile qu’on préfère l’éviter!

Intuitivement, l’idée de vendre un titre après un gain de 20% semble faire du sens. Comment peut-on s’appauvrir en empochant un gain? C’est que la réalité boursière fait en sorte que pour vraiment s’enrichir il faut conserver ses titres gagnants, rares et difficiles à trouver, et tenter de se débarrasser le plus tôt possible de ses perdants.

Parce que les rendements dans un portefeuille ne sont pas linéaires (ce qui explique d’ailleurs pourquoi ce concept est contre-intuitif). Sur 20 titres en portefeuille, vous n’aurez pas par exemple 10 titres avec des gains de 20% et 10 titres avec des pertes de 20%.

Non, vous aurez un ou deux titres ayant doublé ou plus, un ou deux qui seront des fiascos et le reste avec des rendements médiocres.

Imaginez maintenant que, pour appliquer la maxime du début, vous vendez vos deux gagnants après des gains de 20%. Vous vous privez ainsi de cruciales sources d’enrichissement sans en savoir plus long sur quoi faire avec tous vos autres titres…

Car on ne peut pas expliquer en détails le grand art de quand vendre en quelques mots.

Toutefois, je peux vous dire que si vous retenez et appliquez du mieux que vous le pouvez le concept suivant, vous deviendrez rapidement un bien meilleur investisseur.

L’idée est la suivante : soyez beaucoup plus patient avec vos titres gagnants et beaucoup plus impatient avec vos perdants.

Bernard Mooney

 

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