Apple a de bonnes et moins bonnes nouvelles pour le Canada

Publié le 12/09/2017 à 12:34

Apple a de bonnes et moins bonnes nouvelles pour le Canada

Publié le 12/09/2017 à 12:34

Le Steve Jobs Theater, à Cupertino.

On en savait déjà pas mal sur les nouveaux iPhone, l’Apple Watch LTE et l’Apple TV 4K. On ignorait quelle proportion de tout ceci ne sera pas disponible chez nous.

Maintenant, on le sait.

Commençons par les bonnes nouvelles. Les iPhone 8 et 8 Plus (à partir de 229$ et 359$ respectivement, moyennant une entente de 2 ans) sont une mise à niveau intéressante pour les propriétaires d’un vieux iPhone. Comme toujours, on a tendance à comparer avec le modèle précédent, mais ce sont les propriétaires d’un iPhone 5, ou peut-être même d’un iPhone 6 échappé une fois de trop qui auront un œil sur ce modèle.

Peu importe, les nouveautés de ce nouveau modèle se trouvent surtout sous le capot. Capot qui, soit dit en passant, est fait de verre, pour l’endos du moins. Ça donne le goût de laisser tomber l’étui, mais en même temps, on sent que ça pourrait facilement s’égratigner, pour ne pas dire éclater carrément dès qu’on aura la maladresse de l’échapper.

Les nouveaux modèles se vendent avec la possibilité de les charger sans fil (Qi), et avec 64 ou 256 go de stockage interne. À vous de voir, mais la version de base semble pleinement suffisante pour l’utilisateur moyen, à une époque où tout est facilement transférable vers le nuage.

Pour le reste, ça passe surtout par la caméra : les nouveautés du côté de la réalité augmentée donneront sans doute le goût aux développeurs de jeu et d’applications d’explorer la ligne mince qui existe entre le réel et le virtuel, afin de la brouiller encore un peu plus. La fluidité avec laquelle ces nouveaux appareils combinent les deux est épatante.

Sur l’iPhone 8 Plus, Apple ajoute des nouveaux modes de prises de photo en portrait, en jumelant les deux objectifs, puis en permettant de «tricher» sur l’éclairage. Ça crée des effets visuels intéressants, qu’on peut revoir par la suite. Ça donne une longueur d’avance à Apple face aux rivaux à système Android, qui intègrent moins bien ces nouveautés.

Un iPhone X qui incarne le futur… maintenant

Entre l’iPhone 8 et l’iPhone X, Apple semble avoir laissé tomber le 9. D’où l’explication de Phil Schiller, vice-président d’Apple, voulant que ce modèle incarne «la mobilité du futur, aujourd’hui.»

C’est bien tourné, car en effet, à plusieurs niveaux, l’iPhone X reprend des technologies dernier cri, mais qui existent déjà ailleurs sous une forme similaire. Mais comme d’habitude, Apple tire son épingle du jeu de belle façon. L’écran OLED mur à mur Super Retina Display a le mérite de présenter 458 pixels par pouce, ce qui est épatant, et d’ajuster ses couleurs selon la lumière ambiante afin d’être fidèle à la réalité, plutôt que de sursaturer les couleurs.

Face ID, qui remplace le lecteur d’empreintes Touch ID, est précis et utilise un capteur 3D qui s’assure de ne pas se faire leurrer par une photo (ou même un masque), et qui évolue, avec le temps, afin de prendre en compte les lunettes, la barbe (pour ces messieurs), et quoi encore. C’est plus rapide et plus naturel que de scanner son pouce.

La navigation d’une application à l’autre est simple et naturelle. Apple laisse son interface évoluer, et ça touche la cible. Reste à voir si les deux caméras de 12 mégapixels logées à l’arrière feront plus que le strict minimum, car leur disposition laisse croire qu’il sera éventuellement possible de réaliser des vidéos en pleine stéréoscopie (des images en 3D). On verra bien.

Quant à son prix (1319$), il ressemble drôlement à celui du Galaxy Note 8 de Samsung. Comme ce dernier, il se positionne comme un modèle haut de gamme, s’adressant à une clientèle peut-être plus axée sur la mode que la productivité, mais qui pourra ainsi s’offrir l’équivalent mobile d’une Porsche, Samsung et même Essential ayant davantage des airs de Lexus ou de Cadillac.

Apple Watch Series 3

C’est ici que débutent les moins bonnes nouvelles. L’Apple Watch Series 3 (429$) est dotée d’une connexion cellulaire (519$) qui permettra de rester connecté sans avoir un iPhone dans ses poches. On pourra recevoir et faire des appels, ou des textos, à partir du même numéro de téléphone que son mobile, même si celui-ci est absent. On pourra aller récupérer des chansons parmi les 40 millions de morceaux qu’offre Apple Music. Ainsi de suite, tout en conservant une autonomie d’une journée, environ, par charge.

Pas pour rien si la foule présente au Steve Jobs Theater a applaudi à cette annonce : c’est excitant, comme nouveau gadget !

Mais pour que l’Apple Watch puisse faire tout ça, il faut d’abord l’activer, et pour l’activer, il faut la jumeler à un iPhone. Donc, aucune chance d’acheter uniquement une Apple Watch Series 3 et de l’utiliser de façon autonome.

Ce qui signifie que vous serez obligés d’avoir de payer pour deux connexions cellulaires. Et que le seul moyen d’en profiter dès le jour un, c’est d’être client chez Bell. Heureusement, le forfait ne coûtera pas une fortune : Bell permettra d’activer la «eSIM» d’une Apple Watch Series 3 afin qu’elle fonctionne conjointement avec un iPhone pour 5 dollars par mois. Un spécial de lancement permettra d’avoir les trois premiers mois gratuitement.

Telus promet d’être de la partie d’ici Noël. Aucune idée ce qui se passe chez Rogers, qui n’a aucune annonce à faire à ce sujet pour le moment. Idem pour Vidéotron.

Ce qui fait que c’est toute une prise pour Bell : à 5$/mois, ça va attirer des nouveaux clients, c’est presque garanti. 

L’Apple TV 4K et le direct

La troisième nouveauté, outre les téléphones et la montre, c’est la télé. Un Apple TV 4K peut afficher des images superbes sur un écran compatible. De la 4K, en passant, c’est à peu près inutile sur un téléviseur de moins de 60 pouces. Et comme le contenu vient d’Internet, ça prend une bonne connexion réseau. Apple recommande au moins 15 mégabits/seconde pour que les images provenant d’applications comme Netflix puissent s’afficher sans que ce soit saccadé.

L’Apple TV 4K (230$) a aussi tout plein de contenu en direct, comme du sport, ou des bulletins de nouvelles. Une entente avec ESPN, le réseau sportif appartenant à Disney, permettra d’accéder à des matchs en direct d’à peu près tous les sports d’intérêt en Amérique du Nord.

Mais c’est exclusif aux États-Unis.

Pourquoi? Parce que, comme le rappelait le directeur général de Twitter Canada (qui a quitté son poste, depuis) plus tôt cet été, les géants canadiens que sont Bell et Rogers s’opposent à ce que ce contenu, qui est au cœur de leur stratégie de télédistribution câblée, soit offert sur une telle plateforme numérique.

Chez nous, il faut se rabattre sur les services déjà existants, ou passer par les applications comme Fibe (Bell), pour avoir un aperçu de l’expérience promise par ce périphérique. Reste les autres applications, comme les jeux, un secteur encore sous-exploité par l’Apple TV, pour démarquer ce terminal d’un Roku, son principal rival dans ce créneau.

 

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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