SVP, commencez par lire l’article de Bernard Money
J’ajouterai ceci :
Et le plus grand secret, la source de toute cette croissance ? Tout était dans le prix de la transaction initiale !!! Cela et le fait de conserver la même logique, la même vision à long terme qui avait motivé M. Des Groseillers à faire cette transaction.
Brault et Martineau faisait partie du Groupe Cantrex qui voulait utiliser l'effet de levier pour accélérer la croissance. Il y a eu une transaction dans laquelle M. Des Groseillers s'est retrouvé actionnaire principal de BMTC avec zéro dette et des liquidités, et Cantrex s'est retrouvée avec une dette énorme.
Imaginez un détaillant qui n'a même pas besoin d'emprunter pour financer son inventaire !!! Wow, quel avantage compétitif. Mais vous devez réaliser que c’est un peu comme quelqu’un qui achèterait de l’immobilier sans aucune dette : je suis certain que tout le monde riait de Des Groseillers et on devait dire qu’il laissait de l'argent gratuit sur la table en ne voulant pas croître plus rapidement avec de la dette.
Mais il avait compris l’avantage compétitif d’un faible coût du capital. Il a certes été un fin stratège dès le début, mais je dirais qu'il a de plus fait preuve de patience, de discipline et d'une vision à long terme pour préserver cet avantage.
Je ne parle pas à travers mon chapeau là … Lorsque j'étais analyste dans une firme de courtage au début des années 90, je voulais émettre un rapport d'achat sur BMTC. Étant analyste junior j’ai donc convoqué M. Des Groseillers avec mon patron et directeur de la recherche pour le Québec afin de parfaire notre connaissance de la compagnie et de sa stratégie.
La rencontre avait certes confirmé mon désir d’émettre une forte recommandation d’achat. Il y a des dirigeants qui essaient de convaincre les analystes de « booster » leur action en bourse et ils en profitent pour vendre. En fait, ce genre de « boiler room » qui crée une bulle dans le titre peut être utilisé pour s’attirer les faveurs des dirigeants, incluant de gérer leurs comptes personnels et surtout, d’être le principal courtier lors des nouvelles émissions.
Cette pratique était très courante à ce moment mais BMTC avait plutôt l’objectif de ne pas s’endetter et de ne pas diluer les profits des actionnaires. Nous avions donc été avertis que si quelqu’un créait une bulle néfaste et mauvaise pour les actionnaires à long terme dans ce stock, cette personne se ferait sérieusement botter le cul !
Pour moi, c’était le cerise sous le sundae : enfin un dirigeant qui pense ET agit à long terme pour le bien des actionnaires.
Résultat de cette rencontre : mon patron m’a interdit d’émettre la recommandation d’achat parce que d’après lui ça déplairait à la direction de BMTC parce qu’ils étaient acheteurs de leur propre stock et on leur créerait de la compétition … et notre business était de plaire aux dirigeants.
Quel Calvaire … pour une fois que j’étais agressivement Bull !!!
Paul Dontigny Jr, M.Sc., CFA
