La fin de la récréation
La crise de la dette des pays européens est actuellement contenue mais la situation demeure critique et préoccupante. Le barrage de mesures d’endiguement tient le coup pour l’instant et ce, malgré la grogne populaire. Dans ce contexte, la décision de la Banque du Canada de maintenir son taux directeur stable à 1% n’a surpris personne, d’autant plus que les rumeurs d’une baisse se font entendre clairement. Les contrecoups de cette situation empreinte d’incertitude affectent chacun d’entre nous. En ce moment, tel un équilibriste dont la foule se demande avec anxiété s’il réussira à reprendre son équilibre et à se rendre jusqu’à la plate-forme sans tomber, nous retenons notre souffle.
Une autre donnée vient confirmer que la situation économique vécue sur le vieux continent a des répercussions chez-nous, au Canada, pour les mois d’octobre et de novembre, soit que l’économie canadienne a perdu 73 000 emplois1. Évidemment, la consommation des ménages a ralenti. Par contre, est-ce une nouvelle volonté de réduire l’endettement issue d’une authentique conscience alliée à une volonté de fer d’améliorer sa situation financière personnelle comme certains aiment à le penser, je ne crois pas. Assurément certains retarderont l’achat qui nécessite de gros déboursés, voiture et habitation en premier lieu, en attendant de voir ce qui se produira. Ce n’est donc pas qu’il y est moins d’argent mais plutôt moins de circulation de fonds. Le marché immobilier est aussi plus lent, ce qui est une bonne chose. Espérons simplement que les investisseurs tout comme les consommateurs puissent agir posément et prendre des décisions éclairées, en dehors du tourbillon et de la frénésie irrationnelle entourant le marché immobilier. Vous en conviendrez, cela a assez duré.
- « La Banque du Canada contrainte au statu quo » par Rudy Le Cours, La Presse cité par Le Nouvelliste, mardi le 6 décembre 2011, p.16
Martin Provencher, auteur-conférencier en immobilier
