Une grande station à l'agonie : rideau sur le Mont Orford

Publié le 01/05/2010 à 00:00

Une grande station à l'agonie : rideau sur le Mont Orford

Publié le 01/05/2010 à 00:00

La saison de ski 2010 est terminée. Les remontées mécaniques resteront immobiles jusqu'à la fin de l'automne prochain. Cependant, celles du Mont Orford risquent fort de ne jamais repartir... ou d'être démantelées pour être installées ailleurs. L'avenir de cette station phare des Cantons-de-l'Est paraît plus sombre que jamais.

C'est dans un mois, à la fin de mai, qu'expire le délai fixé par le gouvernement du Québec afin qu'un acheteur montre son intérêt pour les installations. On aimerait bien, à Québec, tourner définitivement la page sur ce qui est devenu un embarras politique. Sauf que le nouveau scénario, qui suggère la vente des installations pour le prix symbolique de 1 $, ne fonctionnera pas davantage.

Pour reprendre l'expression, les conditions ne sont pas gagnantes, même si apparemment c'est l'aubaine du siècle : une station réputée pour " quatre trente sous " ! Mais le terrain demeure propriété de l'État. Vous en connaissez beaucoup, des personnes qui sont prêtes à investir des sommes importantes tout en restant locataires ? Ce n'est pas tout : les intéressés doivent verser une caution de 4 millions de dollars pour montrer leur sérieux.

La station, faut-il le rappeler, est déficitaire depuis plusieurs années : en 2008-2009, le manque à gagner a dépassé 2 millions de dollars. Et comme le bassin potentiel de skieurs a tendance à diminuer au Québec, les perspectives sont plutôt médiocres. D'autant plus qu'il suffit de parler d'un nouvel aménagement pour que le ton monte. Récemment, il a été question de relier des développements résidentiels au centre de ski, par monorail ou par gondoles, et cette seule évocation a suffi pour susciter de la grogne.

Il faudrait dépoussiérer la montagne, rajeunir son image, courtiser des visiteurs qui ont pris l'habitude d'aller skier ailleurs... Les retombées économiques dans la région sont quand même évaluées à 20 millions de dollars par an !

C'est pourquoi on commence à s'inquiéter de la fermeture possible de la station, chez les syndiqués de la FTQ, chez Tourisme Cantons-de-l'Est, et partout où on se soucie de développement économique.

Il subsiste quelques possibilités de relance. L'un des projets évoqués doit être soigneusement encadré pour éviter des dérapages. La Coopérative de solidarité du Mont Orford, qui a vu le jour au moment des protestations contre la cession de la montagne au secteur privé, aimerait bien qu'on lui confie la gestion de la station. Si ses membres veulent s'embarquer dans pareille aventure, c'est leur droit. Mais qu'on ne vienne pas ensuite quémander l'aide gouvernementale pour soutenir une " action citoyenne ". Coopérative ou pas, les règles du jeu doivent être claires : pas de nouvelles subventions en cours de route.

Même si le mouvement s'appuie sur une base populaire, il lui faudra assumer ses risques, comme le ferait n'importe quel promoteur privé. D'autant plus qu'il y en avait un, un promoteur privé : André L'Espérance aurait investi des millions si on lui en avait donné la chance. Pour calmer l'opposition, Québec a préféré reprendre la montagne et se priver de ces investissements. Il ne faudrait pas en plus qu'on continue à payer pour ce gâchis.

Vous l'avez lu dans Les Affaires

Il y a un an et demi, lorsqu'on a appris que Bernie Ecclestone retirait à Montréal son Grand Prix de Formule Un, j'avais écrit une chronique intitulée " Montréal doit jouer la carte internationale, F 1 ou pas ", en suggérant deux voies : miser à fond sur les universités et le cirque, au moyen de la création d'un festival international.

J'écrivais alors : " Qu'est-ce qui a le plus mis en valeur le génie créatif des Québécois à l'étranger depuis une génération ? Le Cirque du Soleil. S'ajoutent l'École nationale de cirque, la TOHU, puis le cirque Éloize, Les 7 Doigts de la main, et tant d'autres qui fortifient cette jeune tradition. L'occasion est belle de faire de Montréal la capitale internationale des arts du cirque. Et puisque Montréal se targue d'être reconnue pour ses festivals, pourquoi ne pas en ajouter un autre, spectaculaire ? Imaginez le cirque prenant possession de la ville pendant quelques jours ! "

Eh bien ! la semaine dernière, on a annoncé la tenue, cet été, d'un premier festival consacré aux arts du cirque : Montréal complètement cirque ! Et en plus, la ville a retrouvé son Grand Prix de Formule Un. Qu'on vienne dire que les journalistes ne servent à rien et qu'ils ne se plaisent qu'à démolir...

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Métro : on doit être nerveux chez Bombardier Alstom

Si la Société de transport de Montréal (STM) n'a pas encore donné signe de vie, c'est qu'elle est sérieusement embêtée. Rappelons : en principe, la direction a reçu, la semaine dernière, le rapport de la firme indépendante chargée d'évaluer la recevabilité de la proposition espagnole en ce qui concerne le renouvellement des voitures du métro.

Vos réactions

" Je crois qu'il est temps que la STM passe à l'action. Les entreprises mécontentes intenteront des poursuites plus tard. "

- grousseau222

" Il est étrange que l'association Bombardier-Alstom ait été acceptée. N'est-ce pas une belle façon de faire quelque chose d'illégal ? "

- claude007

" Le contrat a d'abord été octroyé à Bombardier. Alstom a dû s'adresser aux tribunaux pour mettre fin à ce litige. Pour cette raison, il me serait difficile de croire qu'il y ait collusion entre les deux. "

- Y. Bertrand

rene.vezina@transcontinental.ca

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