Un trimestre prometteur, mais tout peut basculer

Publié le 17/01/2009 à 00:00

Un trimestre prometteur, mais tout peut basculer

Publié le 17/01/2009 à 00:00

Par Jean Gagnon

La reprise boursière amorcée le 20 novembre a de bonnes chances de se poursuivre au premier trimestre de 2009. Le principal enjeu reste de savoir jusqu'à quand les investisseurs accepteront de patienter avant que l'économie redémarre.

Les Bourses anticipent habituellement de six à neuf mois les reprises économiques.

Or, la récession américaine, qui a commencé au début de 2008, pourrait durer encore un an, dit Nouriel Roubini, président de RGE Monitor, une firme de recherche de Washington.

Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis pourrait chuter de 5 % au cours de cette récession, ajoute-t-il.

Une panique généralisée en octobre et novembre a précipité la chute des Bourses, portant à près de 50 % la baisse des principaux indices au cours des six derniers mois. C'est un repli d'une rare amplitude, précise Claude Boulos, associé de Solexia.

La réponse musclée des gouvernements américain et européens à la crise permet d'espérer un redressement éventuel de l'économie. Reste à savoir quand l'embellie surviendra.

"La durée de la reprise boursière dépendra du temps que les investisseurs seront prêts à attendre la reprise économique", dit M. Boulos. Il croit que les Bourses pourraient retomber à leur creux de novembre si les données économiques ou d'autres événements confirment que l'économie prendra plus de temps que prévu à se relever.

Certains outils d'évaluation amènent toutefois M. Boulos à juger attrayante la Bourse canadienne.

D'une part, l'ensemble des titres du S&P/TSX se négocient à 1,5 fois la valeur comptable. Or, il n'est pas rare que ce ratio atteigne 2,5 à 3 fois.

D'autre part, les titres canadiens procurent actuellement un rendement du dividende moyen de 4,2 %, soit un taux nettement supérieur au taux de 3,6 % des obligations de 30 ans du gouvernement canadien. C'est l'inverse qui est la norme.

Optimisme prudent

Par ailleurs, la reprise boursière des dernières semaines plaît aux analystes techniques. Ceux-ci tentent de prévoir l'évolution des Bourses grâce à l'étude de graphiques et d'indicateurs de tendances et de force relative.

Parmi les facteurs positifs, l'indice new-yorkais S&P 500 a surpassé en début d'année sa moyenne mobile de 50 jours, note Ron Meisels, président de Phases & Cycles. La moyenne mobile de 50 jours est le reflet de la tendance boursière à moyen terme. M. Meisels croit qu'elle se stabilise et pourrait redevenir positive. "C'est habituellement le premier pas à franchir pour accéder à une reprise boursière durable."

Bien que les statistiques montrent une détérioration de l'économie, le S&P 500 a rebondi de 24 % entre la fin de novembre et le début de janvier, souligne Peter Gibson, vice-président de Valeurs mobilières Desjardins.

"Une reprise de plus de 20 % signale généralement la fin d'un marché baissier", dit-il. Ce fut le cas 9 fois sur 10 lors des marchés baissiers prédécents. La seule exception est survenue après les attentats du 11 septembre 2001 : le S&P 500 s'était apprécié de plus de 20 % au cours des mois qui ont suivi les attentats, mais est ensuite retombé pour toucher un nouveau creux en 2002.

La prudence reste toutefois de mise, car la moyenne mobile de 200 jours, qui continue pour sa part de diminuer, nous rappelle que la tendance à long terme demeure baissière, explique M. Meisels.

Stagnation du S&P 500 pendant deux ans ?

Le secteur financier étant à l'origine de la crise, il faudra quelques années avant que l'économie redémarre, juge Jean-Marc Bourgineau, analyste chez JitneyTrade.com.

"Par conséquent, le S&P 500 devrait fluctuer entre 800 et 1000 points pendant deux ans", dit-il. Un tel marché défavorise les investisseurs passifs, qui achètent des titres pour les conserver longtemps.

jean.gagnon@transcontinental.ca

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

17:08 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

17:19 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

18:43 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.