Après deux années de pertes et de recul de son action, Ubisoft vient de renouer avec les profits et de présenter une collection de projets saluée par les experts comme la meilleure de son histoire.
La société française, inscrite à la Bourse de Paris et qui possède un studio de jeu à Montréal, a déclaré des pertes totalisant plus de 150 millions d'euros (192 M$) lors de ses années financières 2009-2010 et 2010-2011.
Il y a un mois, elle a annoncé être revenue du bon côté de la clôture en 2011-2012, avec un profit de 45,6 M¤ (58,7 M$). «Nous venons de renouer avec les profits, et je crois que les investisseurs attendent de voir si on peut tenir nos promesses», juge le pdg de l'entreprise, Yves Guillemot.
Alors que certains de ses concurrents, subissant eux aussi des pertes, réduisaient leur personnel, Ubisoft a choisi de miser sur des jours meilleurs, en partie parce qu'elle craignait que la réembauche d'employés talentueux ne lui coûte plus cher que ce que les mises à pied n'auraient pu lui permettre d'économiser.
Résultat : l'entreprise s'est présentée la semaine dernière à l'Electronic Entertainment Expo (E3) de Los Angeles, la plus importante foire annuelle de l'industrie du jeu vidéo, avec une impressionnante collection de titres, la meilleure de toutes les entreprises en lice, de l'avis de plusieurs observateurs présents.
Elle en est repartie forte de plus de 115 nominations ou prix. Le réputé site Web GameSpot a mis 4 de ses jeux parmi ses 12 favoris. Son concurrent IGN en a choisi 5 sur un total de 18.
Watch Dogs, une nouvelle franchise développée à Montréal et présentée pour la toute première fois à l'E3, a été retenue par presque toutes les publications comme étant la plus belle surprise de l'événement.
Parmi les premiers sur la Wii U
Ubisoft est aussi l'entreprise qui s'est le plus engagée envers la Wii U, la nouvelle manette de Nintendo, en présentant huit titres qui lui sont destinés, la plupart réalisés en France.
«C'est important d'être les premiers sur cette plateforme, fait valoir le responsable des studios français d'Ubisoft, Xavier Pois. De cette façon, quand les autres studios en seront à leur premier jeu, nous en serons à notre deuxième vague et nous aurons acquis de l'expérience. Nous pourrons maintenir notre avantage.»
«La Wii a été la seule à attirer autant les joueurs occasionnels que réguliers, fait valoir Yves Guillemot. Nous croyons que la Wii U réussira elle aussi.»
Le titre d'Ubisoft, qui valait environ 17,50 ¤ il y a trois ans et 8 ¤ il y a deux ans, a plafonné à 7,34 ¤ au cours de la dernière année.
