Trop tôt pour modifier sa stratégie de placement

Publié le 02/05/2009 à 00:00

Trop tôt pour modifier sa stratégie de placement

Publié le 02/05/2009 à 00:00

Par Denis Lalonde

Il est encore trop tôt pour évaluer les répercussions à long terme sur la Bourse de l'éclosion de grippe porcine, même si plusieurs titres ont affiché d'importantes fluctuations depuis le début de la crise sanitaire.

"La grippe porcine peut avoir un effet négatif ou positif sur certaines entreprises, mais il reste que d'autres facteurs à caractère économique peuvent actuellement influer sur les marchés boursiers", dit Carlos Leitao, stratège et économiste en chef chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

Par exemple, le 28 avril, les rumeurs selon lesquelles que Citigroup et Bank of America auraient échoué leur test de solvabilité ont pesé sur le secteur bancaire, note M. Leito.

En fait, tout dépendra de l'ampleur de l'épidémie de grippe. Selon Credit Suisse, qui cite un rapport de la Banque mondiale paru en octobre 2008, une pandémie de l'ampleur de celle de la grippe de Hong-Kong en 1968-69, qui avait causé un million de morts, pourrait faire reculer le PIB mondial de 2 %. Un tel scénario ferait chuter la Bourse.

Les leçons du SRAS

L'éclosion du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), survenue en 2002-2003, et la grippe aviaire, en 2005, d'une moindre ampleur que la grippe de Hong-Kong, ont nui de façon éphémère à la Bourse.

"Entre les mois de janvier et mars 2003, les marchés boursiers nord-américains ont subi un recul marqué, alors que le nombre de personnes infectées par le SRAS était en progression", dit Pierre Lapointe, stratège en chef adjoint à la Financière Banque Nationale. "Les secteurs du transport, de l'hôtellerie et de la restauration ont particulièrement souffert, les investisseurs craignant que le SRAS ne pousse la population à réduire ses déplacements", ajoute-t-il.

M. Lapointe souligne toutefois que, dès que le nombre de cas a commencé à décliner, les marchés ont amorcé un rebond. Quand l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a levé l'alerte au SRAS, en juillet 2003, le S&P 500 et le S&P/TSX avaient déjà regagné 23 % et 11 % respectivement par rapport à leur plus récent creux.

Sherry Cooper, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, croit qu'il est beaucoup trop tôt pour parler de pandémie, puisque la souche du virus de la grippe porcine est surtout concentrée au Mexique et que les cas rapportés à l'extérieur de ce pays (notamment aux États-Unis et au Canada) sont plutôt bénins.

Mais bien qu'il soit trop tôt pour s'inquiéter, elle souligne que l'économie est actuellement plus fragile qu'elle ne l'était en 2005. "La dernière chose dont nous ayons besoin est d'une raison supplémentaire de nous inciter à réduire nos dépenses, à cesser de voyager et à imposer des restrictions au commerce international", écrit-elle.

Les masques de Noveko en demande

Cette crise sanitaire ne fait pas que des malheureux en Bourse. Pierre Lapointe note que les titres de santé se tirent bien d'affaire.

Ainsi, la biotech américaine Novavax (Nasdaq, NVAX, 3,18 $ US), qui met au point des vaccins contre différentes maladies infectieuses, a bondi de 292 % en trois séances.

Le titre de la montréalaise Noveko (Tor., EKO, 2,87 $) a aussi presque doublé en seulement trois séances. Noveko, qui conçoit des filtres antimicrobiens pour de nombreux produits, dont les masques respiratoires, ne suffit pas à la demande. "Nous venons d'acheminer 800 000 masques au Mexique, une commande d'une valeur de 160 000 $", dit André Leroux, président du conseil et chef de la direction. Plus de 50 millions de masques devraient être prêts à distribuer d'ici trois semaines en Amérique du Nord et en Asie.

Outre les titres des sociétés de soins de santé, ceux des fournisseurs de services publics et de télécommunications sont ceux qui ont le mieux résisté lors de l'épisode du SRAS, note Credit Suisse.

denis.lalonde@transcontinental.ca

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