Retraite et hypothèques, deux enjeux de taille en 2010

Publié le 09/01/2010 à 00:00

Retraite et hypothèques, deux enjeux de taille en 2010

Publié le 09/01/2010 à 00:00

Avec tout ce qui nous est tombé dessus, il est étrange de pouvoir simplement dire, après coup : ce fut une bonne année.

Chez nous, s'entend. L'année 2009 s'est terminée en force après un départ désastreux. On l'a dit et redit, le Québec s'en est remarquablement bien tiré. Malgré de douloureuses pertes d'emplois dans des secteurs clés comme l'aéronautique, la structure même de notre économie, diversifiée, et l'intervention hâtive des gouvernements qui ont lancé tôt les programmes de rénovation des infrastructures, ont réussi à garder le bateau à flot.

Les consommateurs ont même pu en profiter - en tous cas, ceux qui ont conservé leur emploi et leur pouvoir d'achat. Les marchés boursiers se sont solidement redressés. Les portefeuilles dévastés par l'écroulement des marchés ont pris du mieux. La Bourse de Toronto a terminé l'année avec un bond de plus de 31 %, une première en 30 ans.

Par ailleurs, les taux d'intérêt sont restés à un niveau exceptionnellement bas. Il serait facile d'en prendre l'habitude, mais on doit bien comprendre que ce répit ne durera pas; en juin, au plus tard, ils seront appelés à remonter. Entre temps, les emprunteurs auront profité de conditions exceptionnellement avantageuses, ce qui a occulté pour un temps le poids inquiétant des dettes grandissantes. L'argent " facile " a permis à plusieurs de mener un train de vie supérieur à celui qu'ils auraient pu se payer en temps normal.

Les commentaires que vous avez livrés tout au long de l'année sur nos blogues montrent bien que vous êtes hautement préoccupés par deux enjeux liés à ce contexte : la question des retraites et celle des hypothèques.

Même si leur état s'est amélioré en 2009, les caisses de retraite traverseront des années difficiles. C'est inévitable, à cause du nombre décroissant des personnes actives qui soutiennent des retraités de plus en plus nombreux et qui vivront de plus en plus vieux. La tendance est insoutenable, à moins de correctifs majeurs.

De là le déclin des régimes à prestations déterminées et l'irruption de régimes à cotisations déterminées; de là, également, le débat sur la chance dont bénéficient les employés de l'État, dont le régime ne change pas, et qui en cas de déficit éventuel est pris en charge par le gouvernement. De plus, beaucoup profitent de cette disposition qui permet de toucher une pleine rente après 30 ans de service, tout en ayant la possiblité d'occuper un autre emploi par la suite.

Il ne faut pas sous-estimer ces avantages : au même moment, des entreprises déclarent faillite, parfois à répétition, et sabordent la caisse qui devait conforter les vieux jours de leurs employés. Pire, un nombre croissant de salariés ne bénéficient d'aucun régime de retraite, sans parler des travailleurs autonomes. Leurs soucis vont empirer. Clairement, on n'a pas fini d'écrire, et de vous lire, sur ce phénomène.

Et les hypothèques ! Est-ce parce qu'on peut faire déborder la discussion vers les habitudes d'emprunt de nos gouvernements, portés à vivre dangereusement au-dessus de leurs moyens ? Chaque fois qu'il est question de l'endettement des ménages et du risque de bulle immobilière, les commentaires pleuvent. Peu avant Noël, j'ai demandé sur mon blogue s'il était approprié de protéger les gens contre eux-mêmes en resserrant l'accès aux prêts hypothécaires. Aux États-Unis, la crise a été amplifiée par une tendance à étirer l'élastique au maximum : des millions de ménages américains se sont rendus vulnérables en contractant une hypothèque " intérêts seulement ", au moyen de laquelle ils ne remboursent aucun capital. Il suffit que le marché baisse pour que cette dette devienne plus élevée que la valeur de leur résidence, et qu'ils soient éventuellement forcés de la quitter.

Le Canada se voulait davantage prudent, mais beaucoup de ménages ont quand même joué à la roulette hypothécaire en empruntant le maximum à des taux historiquement bas. Ces taux ne devraient pas remonter en flèche, les gens concernés auront peut-être le temps d'assainir leurs finances, mais il est certain que le marché va se calmer, signalant la fin des hausses de prix que ces conditions extraordinaires ont inspiré. Ceux et celles qui misent encore sur une augmentation rapide de la valeur de leur propriété déchanteront.

Tout est question de mesure. Les radins et les dépensiers passent à côté de l'essentiel : on peut légitimement chercher à améliorer son sort. C'est la grâce que je vous souhaite tout au long de l'année nouvelle.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Vendre les sociétés parapubliques

Le gouvernement ontarien a confirmé qu'il étudiait la possibilité de vendre au moins une de ses sociétés parapubliques pour restaurer ses finances. Il y a à peine un an, juste avant les élections provinciales de l'automne 2008, Mario Dumont avait évoqué pareil scénario pour Hydro-Québec, avant de se faire sévèrement rabrouer. Si on ouvre encore plus grandes les enchères, peut-être que ce serait là une belle occasion pour Hydro- Québec de poursuivre ses emplettes ?

Vos réactions

" En principe pas une mauvaise idée, sauf que... Vendre ces sociétés pour payer l'épicerie, les demandes syndicales et le train de vie de l'État québécois, qui vit au-dessus de ses moyens. Bref, vendre les bijoux de famille pour fuir nos responsabilités et nous enfoncer encore un peu plus dans l'utopie. "

- P. Brasseur

" Pas certain que le Québec veut des vieux réacteurs et des centrales au charbon de l'Ontario qui doivent être retapées d'ailleurs. Je préférerais le Manitoba qui est aussi riche en hydroélectricité. "

- S.B.

rene.vezina@transcontinental.ca

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