Après avoir plus d'une fois frôlé le désastre - rappelez-vous le décompte raté du début de l'année ! - la Ville de Québec s'est imposée comme l'un des acteurs économiques les plus inspirants en 2008.
Les quelque 120 millions de dollars que les gouvernements ont déversés sur la région pour les fêtes du 400e y sont évidemment pour quelque chose. Mais les festivités auront surtout permis à la ville de se montrer sous un nouvel éclairage. Celui d'une capitale qui, au-delà de la carte postale et en dépit de son âge, respire le dynamisme.
C'est ce dynamisme retrouvé que l'équipe éditoriale du journal Les Affaires salue cette année en lui décernant une mention spéciale, à l'occasion de l'attribution de son titre de Personnalité de l'année.
Se défaire de ses démons
Québec revenait de loin. Complexée, elle portait toujours les stigmates de ses anciens démons. Ceux, entre autres, de Québec 84, du départ des Nordiques, des échecs crève-coeur de ses candidatures olympiques (pour 2002 et 2010) et, plus récemment, de la mise au jour de cette sordide histoire de prostitution juvénile (l'opération Scorpion).
Pour Alain Kirouac, directeur général de la Chambre de commerce de Québec, ces événements sont bel et bien passés et enterrés. La ville est devenue enthousiaste, gorgée de fierté et d'énergies nouvelles.
Depuis huit ans, la diversification de l'économie de Québec va bon train, avec un développement important du côté des technologies appliquées (400 entreprises et 12 000 emplois) et des sciences de la vie (40 entreprises, 50 unités de recherche et 6 000 emplois).
Le dynamisme de ses institutions financières, en particulier dans le domaine de l'assurance (pas moins de six assureurs y sont basés (Industrielle-Alliance, SSQ Vie, La Capitale, Promutuel, etc.), a même permis d'aisément devancer Montréal pour la croissance de son économie.
"Québec connaît non seulement le plein emploi, mais également une pénurie de main-d'oeuvre !" dit M. Kirouac.
Du talent à revendre
L'effervescence entourant Québec en 2008 aura permis de découvrir un nouveau maire, Régis Labeaume, homme d'affaires combatif, décidé à insuffler les valeurs entrepreneuriales dans les corridors de l'hôtel de ville. Ou encore Daniel Gélinas, grand manitou du Festival d'été de Québec, appelé en renfort, en janvier, pour sauver in extremis des célébrations qui se dirigeaient tout droit vers le chaos.
Des projets d'envergure de tout ordre naissent ou renaissent dans la région : le développement d'une Neurocité (250 millions de dollars), la modernisation de l'Aéroport de Québec (60 millions), l'espoir du retour d'une équipe dans la LNH, l'accueil d'une nouvelle équipe de la Ligue canadienne de football, la construction d'un amphithéâtre multifonctionnel en remplacement du Colisée, une liaison par TGV entre Québec et Windsor... La Ville compte même présenter sa candidature pour de prochains Jeux olympiques d'hiver.
martin.jolicoeur@transcontinental.ca
