Quand les 7 à 77 ans s'inquiètent pour leur retraite

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Quand les 7 à 77 ans s'inquiètent pour leur retraite

Publié le 06/12/2008 à 00:00

C'est presque une crise dans la crise.

Depuis quelques semaines, il n'y en a que pour les malheurs des régimes de retraite. Les régimes privés et publics seraient en train de fondre, la Caisse de dépôt et placement serait au bord de l'abîme, et Mario Dumont en rajoute en ameutant les personnes âgées qui craignent de voir leurs chèques de pension être amputés. En un mot, l'apocalypse. Du calme ! Il est temps de faire la part des choses.

On sait que les REER souffrent. Il suffit de regarder ses relevés pour réaliser que la valeur des actions et des fonds communs a dégringolé. Dans ce contexte, il serait étonnant que les rendements de la Caisse de dépôt ne soient pas écorchés eux aussi. Et la Ville de Québec vient déjà de tirer la sonnette d'alarme quant au déséquilibre qui menace la caisse de retraite de ses employés.

Mais des crises et des récessions, nous en avons traversé d'autres. En 1980. En 1990. En 2001. Chaque fois, nous en sommes ressortis sans trop de dommages et la vie a continué. Le sort des régimes de retraite n'a jamais été un enjeu aussi important que cette fois-ci.

À quoi peut bien être due la psychose actuelle ? Je vois deux explications.

Premièrement, le public suit beaucoup plus attentivement qu'autrefois l'actualité économique. Il y a 20 ans, au Québec, les nouvelles de la Bourse, par exemple, étaient encore clairsemées dans les pages de nos quotidiens ou dans le menu de nos journaux télévisés. Elles ont trouvé leur place, aujourd'hui, à côté de la météo, du sport et autres faits de la vie quotidienne. Mais cet intérêt nouveau fait en sorte que les opinions vont dans tous les sens, comme si on analysait un match de hockey. C'est la rançon de la gloire. Sauf qu'il peut y avoir des dérapages. C'est le cas ces jours-ci.

Deuxièmement, les données démographiques ont changé. Le Québec vieillit. Il y a de moins en moins de travailleurs actifs par rapport au nombre de retraités. Il est donc normal que tous se préoccupent de l'avenir.

Mais l'avenir, c'est plus tard. Pour certains, la retraite ne viendra que dans quelques décennies. Je m'étonne d'entendre autant de gens dans la trentaine se faire du mauvais sang en pensant à ce qui les attend, et en maudissant le fardeau qu'ils risquent de devoir supporter, comme si c'était sans espoir.

Allez, une grande respiration... Prenez la Régie des rentes. Elle a rajusté le niveau des cotisations au cours de son histoire et personne n'en est mort. Il y a une dizaine d'années, la cotisation des employeurs et des employés atteignait 3,6 % du salaire. Elle est aujourd'hui de 9,9 %. Et comme mon collègue André Dubuc l'expliquait dans Les Affaires du 18 octobre, il faudra les augmenter progressivement.

Que voulez-vous, ce n'est quand même pas une mauvaise nouvelle : nous vivons plus longtemps ! Ces cotisations, elles sont déposées dans un compte à votre nom. L'argent sera là quand vous prendrez votre retraite.

Et à ceux qui s'inquiètent de voir un torrent de retraités prendre d'assaut les coffres de la Régie, considérez les chiffres suivants : en 2007, 92 500 personnes admissibles au régime ont demandé à recevoir leurs premières prestations. Or, la Régie compte près de 3,8 millions de cotisants. Désolé pour les amateurs de films d'horreur, mais si on prend la peine de regarder au loin, il n'y a pas lieu de paniquer.

Un cirque à Ottawa

Au moment d'écrire ces lignes, Ottawa vivait un véritable cirque politique.

Un gouvernement minoritaire arrogant qui s'applique à braquer ses opposants, lesquels tentent de s'arroger le pouvoir que la population leur a refusé, ayant pour toile de fond la pire crise financière mondiale en 80 ans...

Ce n'est pas très édifiant, mais c'est surtout embêtant. S'il fallait que le Canada réussisse à s'en tirer correctement sans qu'il y ait personne à la barre, ce serait la preuve par l'absurde qu'aujourd'hui, la direction politique n'a qu'une faible influence sur le bon fonctionnement de la société.

Au moins, le NPD, qui n'a jamais fait élire que quelques dizaines de députés, n'obtiendra pas les commandes du ministère des Finances, ce qui lui aurait permis de surseoir aux baisses d'impôt consenties aux entreprises déjà étranglées par la crise.

Alors que partout ailleurs, les gouvernements montrent vigoureusement qu'ils ne laisseront pas leur économie à la dérive, ici, la partisanerie l'emporte sur la raison d'État.

Et on se demande pourquoi les citoyens sont devenus cyniques face à la politique...

DE MON BLOGUE

www.lesaffaires.com/rene-vezina

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La transaction est presque morte, ce qui ne veut pas dire que l'entreprise va en mourir. Reste que BCE joue un rôle capital au Québec. C'est le quatrième employeur non gouvernemental, derrière Desjardins, Hydro et Weston.

Vos réactions

" Si une université nord-américaine cherche un plan d'affaires pour mettre une entreprise en faillite, Bell est ce que je connais de mieux. Je ne pense pas qu'il soit possible d'avoir un aussi mauvais service à la clientèle. "

- René H. Laflamme

" Récession ou pas, Bell n'a jamais eu de considération pour ses employés. Il suffit d'entrer chez le médecin et de dire que vous travaillez chez Bell, et il vous signe tout de suite un arrêt de travail pour burn-out. "

- Michelle Bergeron

" Je pense qu'il n'y a que les actionnaires (et les spéculateurs) qui sont perdants à court terme. Bell possède une encaisse de près de 3 milliards de dollars et une équipe de direction expérimentée en technologies de l'information, ce qui aide à avancer malgré la tempête. "

- Mike

rene.vezina@transcontinental.ca

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