Producteurs d'or : 1 300 $ US l'once est un point de bascule

Publié le 20/04/2013 à 00:00

Producteurs d'or : 1 300 $ US l'once est un point de bascule

Publié le 20/04/2013 à 00:00

Si elle persiste, la chute de 30 % du cours de l'or depuis son record de septembre 2011 rendrait de 30 à 40 % de la production actuelle du métal jaune non rentable.

C'est ce que soutient Stephen Walker, responsable de la recherche mondiale des titres aurifères chez RBC Marchés des capitaux, en tenant compte d'un coût total moyen de production à 1 200 $ US l'once pour les producteurs nord-américains.

«Le bilan des producteurs serait très douloureux si le prix de l'or restait sous 1 300 $ US l'once de façon durable», indique M. Walker, dans un rapport publié lors de la chute de 9 % de l'or, le 15 avril.

Advenant un tel scénario, la majorité des producteurs suivis par RBC réduiraient leurs dépenses discrétionnaires, leurs dépenses en capital, reporteraient des projets et, dans certains cas, diminueraient leur dividende, a ajouté cet expert.

Les plus solides

Goldcorp (Tor., GG, 27,69 $), New Gold (Tor., NGD, 6,58 $), Yamana Gold (Tor., YRI, 11,87 $) et Agnico Eagle Mines (Tor., AEM, 32,40 $) présentent la meilleure capacité de résister à la baisse du prix de l'or, sans bouleverser leur plan de match actuel ni épuiser leurs crédits bancaires, selon RBC.

Greg Barnes, de TD Valeurs mobilières, ajoute Eldorado Gold (Tor., ELD 7,12 $), Alamos Gold (Tor., AGI, 10,63 $) et Pan American Silver (Tor., PAA, 13,00 $) à cette liste de producteurs moins endettés, dont les coûts de production sont raisonnables.

Les détenteurs de droits miniers qui ne produisent pas d'or, mais reçoivent des redevances de mines en production, tels que Franco-Nevada (Tor., FNV, 36,18 $), Silver Wheaton (Tor., SLW 23,90 $) et Sandstorm Gold (Tor., SSL 7,18 $), sont aussi en meilleure posture, car ils sont généralement peu endettés. Leurs titres réagissent aussi un peu moins aux fluctuations des cours des métaux précieux, dit M. Barnes.

Barrick Gold, la plus endettée

Barrick Gold (Tor., ABX, 19,78 $), qui tente de construire la mine Pascua-Lama au Chili au coût de 8,5 milliards de dollars américains, pourrait voir sa cote de crédit abaissée si l'or restait sous les 1 400 $ US l'once d'or, d'ici la fin de 2015, selon RBC.

Avec une dette massive de 12 G$ US, Barrick essuiera des flux de trésorerie déficitaires au cours des deux prochaines années, en raison des dépenses prévues de 4,3 G$ US à la mine chilienne, prévoit M. Barnes.

Avec un prix de 1 300 $ US l'once, la probabilité d'une décote du crédit de Newmont Mining (Tor., NMC, 33,92 $) et d'Allied Nevada Gold (Tor., ANV, 11,81 $) est modérée, estime RBC.

Une décote dans la catégorie de pacotille pour Barrick et Kinross Gold (Tor., K, 5,44 $) serait aussi envisageable, indique M. Walker.

Avec un prix de 1 200 $ US l'once, la cote de crédit de Barrick ainsi que celles de Newmont Mining et de Kinross tomberaient dans la catégorie de pacotille, selon RBC.

Osisko : moins de marge de manoeuvre

Parmi les plus petits producteurs, Iamgold (Tor., IAG, 5,33 $), Semafo (Tor., SMF, 1,76 $) et AuRico Gold (Tor., AUQ, 5,09 $) auraient du mal à générer des flux positifs si l'or tombait à 1 200 $ US l'once, en raison de leurs coûts élevés, dit M. Barnes.

Au Québec, Osisko (Tor., OSK, 4,04 $) aurait moins de 10 millions de dollars dans ses coffres à la fin de 2013 si l'or restait à 1 300 $ US l'once. En 2014, le remboursement prévu de 200 M$ de ses dettes entraînerait un manque à gagner de 100 M$, évalue M. Barnes.

La société pourrait suspendre les travaux à la mine Upper Beaver pour préserver ses liquidités. Elle a aussi accès à un prêt de 100 M$ de l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada.

À leur cours actuel, les titres des gros producteurs d'or reflètent déjà un cours de 1 285 $ US l'once, selon TD Valeurs mobilières.

Le 15 avril, le secteur aurifère du S&P/TSX avait déjà dégringolé de 46 % depuis son sommet annuel d'octobre 2012.

Source : Financière Banque Nationale

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