«Les gens souhaitent que leur portefeuille reflète leurs valeurs» - Martin Grosskopf, d'Acuity Investment Management

Publié le 04/08/2012 à 00:00

«Les gens souhaitent que leur portefeuille reflète leurs valeurs» - Martin Grosskopf, d'Acuity Investment Management

Publié le 04/08/2012 à 00:00

Ce n'est qu'une question de temps avant que l'investissement responsable gagne la faveur des épargnants individuels, affirme Martin Grosskopf, directeur de la recherche, développement durable et gestionnaire de portefeuille chez Acuity Investment Management, une firme dans le giron d'AGF depuis février 2011.

Les investisseurs individuels craignent encore d'obtenir de plus faibles rendements s'ils ajoutent à la sélection de leurs placements des critères liés à l'environnement, la gouvernance et la responsabilité sociale. Mais selon le gestionnaire, ils ont tort. «C'est plus une perception qu'une réalité», affirme M. Grosskopf, joint à Toronto.

La performance à court terme peut varier, surtout lorsque des secteurs absents (tabac, armement) ou moins présents (sociétés aurifères) dans des portefeuilles socialement responsables s'envolent en Bourse. Mais à long terme, les rendements diffèrent peu, assure M. Grosskopf. «Comme pour les portefeuilles réguliers, le rendement dépend plutôt de la qualité des gestionnaires.»

L'engouement croissant des caisses de retraite et des gestionnaires importants pour l'approche socialement responsable devrait avoir un effet boule de neige chez les investisseurs individuels. «La croissance est faible dans le grand public, mais elle est très rapide auprès des investisseurs institutionnels. C'est important parce que c'est ce qui fera que les petits épargnants suivront.» En plus, les jeunes et les baby-boomers souhaitent que leurs placements reflètent leurs valeurs.

«C'est une tendance qui en est encore à ses débuts, mais elle s'amplifiera pendant

plusieurs années», estime M. Grosskopf. Le défi de l'industrie des fonds : rendre l'investissement responsable excitant. Si les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour des aliments biologiques, des vêtements de yoga socialement responsables ou un café venant d'une plantation équitable, ils devraient parler avec enthousiasme de leurs placements qui contribuent à améliorer le monde.

Les enjeux sociaux en vue

Jusqu'en 2007, l'investissement responsable se préoccupait surtout d'environnement. Depuis la crise, la gouvernance occupe le haut du pavé. «Quand les rendements sont faibles, les gens s'accrochent à ce qu'ils croient pouvoir contrôler», commente Martin Grosskopf. Selon lui, le balancier reviendra vers l'environnement puisque les problèmes ne sont pas réglés.

À cela s'ajouteront les préoccupations sociales au sens large, y compris le bien-être des communautés. L'exploitation des ressources naturelles dans les pays émergents mettra le sujet à l'ordre du jour de tous les investisseurs. Les gouvernements locaux se préoccupent du contrôle des ressources et imposent des critères environnementaux et sociaux plus sévères aux projets proposés par les sociétés minières, ce qui amène les investisseurs à poser plus de questions. «Ils ne se contentent plus de vagues explications de la part de la direction», observe M. Grosskopf.

Énergie renouvelable et sociétés industrielles

Même s'il n'espère pas un marché haussier semblable à celui de 2002 à 2008, le gestionnaire voit un potentiel intéressant dans certains secteurs, dont les énergies renouvelables. «Ce sont des titres défensifs avec de bonnes perspectives de croissance.» Les entreprises du secteur jouissent généralement de contrats à long terme et versent de généreux dividendes, qu'elles augmentent régulièrement.

Leur évaluation est parfois élevée, mais M. Grosskopf ne s'attend pas à ce qu'elle diminue vu la faiblesse des taux d'intérêt, qui rend les dividendes attrayants. Ses coups de coeur vont à la société longueuilloise Innergex et à la torontoise Northern Power Systems.

Le gestionnaire apprécie aussi le secteur industriel, délaissé par les investisseurs qui s'inquiètent de la croissance mondiale. Là encore, il choisit des entreprises offrant des produits liés à l'environnement. C'est le cas de l'américaine Cummins, qui fabrique des équipements dotés d'une technologie qui réduit les émissions polluantes. Dans l'industrie agricole, il aime Valmont Industries pour ses systèmes d'irrigation et la canadienne Vic West pour ses solutions de stockage des grains.

DEUX FONDS GÉRÉS PAR MARTIN GROSSKOPF

Fonds d'actions environnement sain AGF

Actifs sous gestion : 54 M $

Rendement 1 an : - 13,4 %

Rendement 3 ans : + 2,2 %

Cinq principaux titres : United Natural Foods, Secure Energy Services, Albemarle, Praxair, Pentair

Fonds équilibré de valeurs sociales AGF

Actifs sous gestion : 64 M $

Rendement 1 an : - 8,9 %

Rendement 3 ans : + 4,4 %

Cinq principaux titres : Banque Toronto-Dominion, Banque Royale, Banque Scotia, Brookfield Renewable Power, Suncor Énergie

530,9 G$

Actifs canadiens totaux investis conformément à des lignes directrices de responsabilité sociale

19,1 %

Proportion des actifs sous gestion au pays.

Source : Association pour l'investissement responsable (au 30 juin 2010)

«Il faut toujours mettre ces chiffres en perspective. Certains signataires des Principes d'investissement responsable n'appliquent pas ces critères à l'ensemble de leur portefeuille.» - Olivier Gamache, pdg du Groupe Investissement Responsable

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