En dépit de la publication de données économiques désastreuses, les Bourses nord- américaines se sont approchées des creux de novembre sans les franchir au cours de la première semaine de décembre.
"Le choc des mauvaises nouvelles a fini de faire trembler les marchés", affirme Ray Hanson, analyste chez RBC Marchés des Capitaux, citant entre autres les piètres statistiques sur la situation de l'emploi en novembre aux États-Unis, publiées le 5 décembre.
Les employeurs américains ont éliminé 533 000 emplois durant ce mois, un sommet depuis décembre 1974. Cette donnée n'a pas empêché les Bourses nord-américaines de terminer la séance du 5 décembre en hausse.
M. Hanson est d'avis qu'après avoir digéré de très mauvaises nouvelles sans broncher, les Bourses sont en bonne position pour amorcer une reprise qui pourrait durer quelques mois. Il voit le S&P/TSX à 12000 points et le S&P 500 à 1133 points au milieu du premier trimestre. Les indices ont clôturé la séance du 9 décembre à 8397 et à 888 respectivement.
"Malgré la contraction de l'activité manufacturière américaine et les mauvaises données sur l'emploi, les indices boursiers, tant aux États-Unis qu'au Canada, sont descendus la semaine dernière près de leurs creux du 21 novembre sans les franchir, ce qui est un très bon signe pour l'avenir", ajoute Stephen Gauthier, stratège chez Palos Management, sans se prêter au jeu d'établir des cibles pour les indices.
D'après lui, le fait que les marchés ne soient pas descendus sous leurs creux de novembre démontre que les mauvaises nouvelles pour 2009 sont déjà bien reflétées dans les cours.
Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux, rappelle que le S&P 500 a terminé la séance du 5 décembre en hausse de 15 % par rapport à son creux de 741 points du 21 novembre, ce qui signifie à son avis que l'indice pourrait atteindre 1000 points d'ici la fin mars. "Le marché haussier est toujours en vie malgré les récentes données macroéconomiques désastreuses. Nous conservons beaucoup de liquidités, mais abordons 2009 avec un esprit plus ouvert aux investissements boursiers", dit-il.
Le creux du TSX à 9000 points
De son côté, Ben Joyce, stratège chez BMO Marchés des capitaux, soutient que le S&P/TSX et le S&P 500 ont déjà intégré le fait que les sociétés constituant ces indices enregistreront une baisse moyenne de leurs bénéfices de 30 et de 27 % par rapport à leur niveau actuel d'ici le quatrième trimestre de 2009. "En se fiant aux plus récents cycles boursiers, de tels résultats financiers signifieraient des creux à 9000 points pour le S&P/TSX cet hiver et de 925 points pour le S&P 500", dit-il.
M. Joyce affirme que les marchés cesseront bientôt de se concentrer sur les baisses de bénéfices prévues en 2009 et miseront sur une reprise dès 2010. Il voit le S&P/TSX à 11000 points et le S&P 500 à 1100 points d'ici un an.
Un marché haussier de quatre ans
Bob Gorman, stratège de portefeuilles en chef chez TD Waterhouse, est un peu plus prudent que ses homologues des autres banques. Il croit que les marchés amorceront en 2009 un mouvement haussier qui durera environ quatre ans, tout en insistant que la reprise se fera de façon progressive. "Au cours des prochains mois, il y aura encore beaucoup de hauts et de bas qui mèneront le S&P/TSX et le S&P 500 à des niveaux respectifs de 9500 points et de près de 990 points d'ici un an", dit-il.
M. Gorman croit que les grandes capitalisations offriront de meilleurs rendements l'an prochain que celles qui ont une petite capitalisation. Il favorise entre autres les titres technologiques. Il recommande notamment Microsoft, Cisco et Oracle, qui ont baissé de façon marquée dans la dernière année, mais qui offrent des perspectives de croissances très intéressantes.
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