Le jour où les taux d'intérêt remonteront

Publié le 15/06/2013 à 00:00, mis à jour le 13/06/2013 à 09:46

Le jour où les taux d'intérêt remonteront

Publié le 15/06/2013 à 00:00, mis à jour le 13/06/2013 à 09:46

Qu'arrivera-t-il aux marchés boursiers le jour où les taux d'intérêt remonteront ?

La question en intéresse plus d'un. Particulièrement du côté des télécommunications, où des titres comme BCE, Rogers et Telus offrent d'attrayants dividendes (entre 3,5 % et 5 %), mais dont certains analystes préviennent qu'une hausse de taux d'intérêt pourrait faire reculer les cours et plus qu'effacer la distribution.

Une récente analyse des stratèges de la Deutsche Bank sur le sujet est récemment atterrie sur notre bureau. Avec d'étonnants constats.

Coup d'oeil historique

Voici quelques observations historiques.

> D'août 1986 à septembre 1987, le taux d'intérêt 10 ans des obligations américaines passe de 6,92 % à 9,59 %. Réaction du S&P 500 : il grimpe de 253 points à 322 points (+ 27,2 %).

> De septembre 1993 à novembre 1994, les taux bondissent de 5,83 % à 7,91 %. Le S&P recule de 459 à 454 points (- 0,1 %).

> De septembre 1998 à janvier 2000, l'obligation 10 ans passe de 4,42 % à 6,67 %. La bourse new-yorkaise avance de 1 017 points à 1 394 points (+ 37 %).

> De février 2003 à juin 2006, les taux d'intérêt progressent de 3,69 % à 5,14 %. Le S&P 500 passe de 841 points à 1 270 points, un bond de + 51 %.

> Plus récemment, de décembre 2008 à décembre 2009, les taux avancent de 2,21 % à 3,84 %. Le S&P bondit de 903 points à 1 115 points (+ 23,5 %).

Constat ?

Sur les cinq périodes des 30 dernières années au cours desquelles les taux d'intérêt ont fortement avancé la Bourse n'a pour ainsi dire jamais reculé. Au contraire, elle a presque chaque fois connu de solides progressions.

Il y a plus intéressant.

Dans les années 1980 et 1990, même si la Bourse avançait lors de hausses des taux d'intérêt, elle le faisait généralement avec nombre d'hésitations. Ainsi, de 1983 à 1999, dans les mois où les taux d'intérêt ont été à la hausse, 57 % de ceux-ci ont été haussiers en Bourse, tandis que 43 % des mois ont été baissiers.

Depuis 2000 toutefois, le rapport de force a changé. Au cours des 13 dernières années, 71 % des mois où les taux d'intérêt étaient haussiers ont aussi vu la Bourse grimper. Une nette amélioration sur les 57 % constatés au cours des deux précédentes décennies.

Deuxième constat : non seulement la Bourse avance lorsque les taux montent, mais depuis 2000, elle progresse avec moins d'hésitation.

Comment expliquer ce changement de comportement ? Il peut y avoir quelques facteurs, mais les stratèges de la Deutsche Bank attribuent la cause principale au fait que par le passé les investisseurs voyaient souvent dans une hausse de taux, une menace inflationniste et un risque de dérapage de l'économie.

Depuis quelques années, l'inflation n'est cependant plus une préoccupation, et chaque pression haussière des taux d'intérêt est plutôt perçue comme une amélioration des perspectives économiques.

Que faire ?

Que faire dans le contexte actuel ?

La Deutsche Bank note que les secteurs cycliques ont tendance à mieux performer que les secteurs défensifs lorsque les taux montent. Ceux de la technologie de l'information et de la consommation discrétionnaire ont dans le passé bien fait, alors que ceux de la santé, des télécommunications et des services publics ont moins bien fait.

C'est certainement un signal intéressant pour CGI. La société tire bien son épingle du jeu dans le contexte actuel, et son secteur semble celui qui est le plus à l'abri lors d'une envolée de taux.

Théoriquement, ce ne devrait pas être mauvais non plus pour Canadian Tire, qui offre aujourd'hui un rendement du dividende de 1,6 %. Ou, encore mieux, pour Cineplex et Corus, qui offrent des rendements de dividende de près de 4 %.

Il revient à chacun de vérifier les facteurs fondamentaux des sociétés.

De toute façon, historiquement, une hausse de taux semble généralement avoir été un signal positif pour le marché dans son ensemble.

DANS LE DÉTAIL

Sur le radar

Le titre sur cinq ans

GRoupe CGI (GIB.A ; 31,44 $)

Recommandation des analystes

Achat 3

Surperformance 10

Conserver 5

Sous-performance 0

Cible moyenne : 35,35 $

Le titre sur cinq ans

Cineplex (CGX ; 34,50 $)

Recommandation des analystes

Achat 0

Surperformance 5

Conserver 5

Conserver 0

Cible moyenne : 35,30 $

Le titre sur cinq ans

Corus (CJR.B ; 23,48 $)

Recommandation des analystes

Achat 0

Surperformance 2

Conserver 7

Sous-performance 0

Cible moyenne : 25,00 $

Sources : Thomson Reuters, Bloomberg

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

francois.pouliot@tc.tc

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