Le charme discret des rues principales

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Le charme discret des rues principales

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Avant même que le printemps n'ait eu le temps de s'installer, un avant-goût d'été a soufflé sur le Québec lors de la première fin de semaine d'avril, pour le bonheur des propriétaires de cafés terrasses.

La rue des Forges, à Trois-Rivières, était bondée. Ce devait être la même chose sur la rue King, à Sherbrooke, sur la rue Racine, dans l'arrondissement Chicoutimi, à Saguenay, sur la rue Saint-Jean, à Québec, sur la rue Saint-Denis, à Montréal, et partout ailleurs où les villes ont eu la chance - ou la bonne idée - de maintenir vivantes leurs rues principales.

Le cas de Trois-Rivières est particulièrement intéressant, parce que la ville a eu sa part de coups durs et ne roule pas sur l'or. Le taux d'emploi y est le plus faible des agglomérations urbaines québécoises. Mais rien n'y paraissait le samedi de Pâques, alors qu'il flottait un air d'insouciance, voire de défi, en bordure du fleuve, tandis que les gens savouraient le retour du temps chaud.

Et pourtant, il y a une douzaine d'années, le Vieux Trois-Rivières semblait abandonné. Sur la rue des Forges, on aurait cru entendre résonner les paroles des Colocs, " Y'est tombé une bombe sur la rue principale ". On voyait la même désolation dans le quartier Saint-Roch, dans la Basse-Ville de Québec, et partout où les " centres d'achat " semblaient avoir relégué les centres-villes aux musées.

D'où est partie la contre-offensive ? Au départ, de citoyens concernés qui ont bien compris que les villes perdraient leur âme et leur pouvoir d'attraction si les commerces des centres-villes fermaient leurs portes. Les institutions ont suivi, les investissements aussi. Nous n'avons qu'à penser au coup magistral d'Industrielle Alliance, qui a racheté l'édifice Simpson, rue Sainte-Catherine, à Montréal, pour y loger sur plusieurs étages le cinéma Paramount (à l'époque) et surtout, la Maison Simons, l'icône du commerce de détail à Québec.

Cette prise de conscience explique également le succès de la Fondation Rues principales, dont le réseau s'étend maintenant de la Gaspésie à l'Abitibi, de New Richmond à La Sarre. En 25 ans, la Fondation a prêté main-forte à plus de 250 villes québécoises - grandes et petites - désireuses de se revitaliser. Ces villes ont toutes compris l'avantage stratégique que représente un milieu de vie urbain actif et accueillant.

Il reste encore beaucoup à faire pour revenir aux centres-villes d'antan, où les commerces qui vendaient des produits de base voisinaient les restaurants et les bars. La plupart ont disparu ou ont fui vers la banlieue. Avec un peu de chance, on trouve encore des pharmacies, mais les quincailleries, merceries et autres commerces du genre sont plus rares. Quand même, que les cafés soient bien fréquentés montre que si l'offre est à point, la clientèle suivra. Les mégacentres commerciaux ont beau être pratiques, ils n'auront jamais le charme d'une rue principale assez racoleuse pour savoir faire de l'oeil...

Ils ne sont pas contents, les contribuables

Le dernier budget du ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, n'a laissé personne indifférent.

Si bien des gens reconnaissent l'urgence d'un plan d'action pour rétablira les finances publiques, la manière forte qu'il préconise passe mal, et les nombreux commentaires que j'ai reçus sur mon blogue en témoignent. Je demandais d'entrée de jeu : " Le gouvernement va-t-il vraiment faire sa part ? " Voici un échantillon des réponses reçues :

> Incubus : " Pour le ticket modérateur, le problème est que ceux qui abusent du système en seront exemptés. "

> Financius : " En voilà toute une société distincte ! On se distingue en mettant en place des gouvernements qui sont incapables de gérer financièrement un État. "

> Olivier M. : " Oui au ticket modérateur et au principe de l'utilisateur-payeur (les gens doivent savoir combien coûte une visite chez le médecin), mais non à une taxe sur la santé de 200 $ par an par adulte. "

> S. Tremblay : " Mieux vaut multiplier les taxes et tarifs en tout genre. J'imagine que ça crée de l'emploi pour les remplisseux de papier et qu'en plus, ça leur permet de dire qu'ils n'ont pas touché à l'impôt ! "

> Iberard : " Je n'ai aucune confiance envers les gouvernements pour couper, car personne n'ose mettre ses culottes, comme on dit. Dites-moi, comment peut-on tolérer une croissance des dépenses supérieure à l'inflation ? "

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Brillants, les étudiants de l'École des sciences de la gestion

Le 9 septembre 2009, une mini-bombe éclatait dans le journal Les Affaires. Outré de la faible maîtrise du français au niveau universitaire, l'ancien doyen de l'École des sciences de la gestion (ESG) de l'UQAM, Pierre Filiatrault, déclarait : " Nos étudiants ne savent ni lire ni écrire ! " L'Association des étudiants a alors eu une brillante idée. Au lieu de chicaner, on allait se lancer collectivement un défi : proposer une dictée pour tester les connaissances des étudiants. C'est ainsi qu'est né le projet de la Dictée ESG.

Vos réactions

" Quelle bonne initiative ! Bravo ! "

- J. Monfette

" Un rapport de l'Université Laval publié il y a quelques années notait que près de deux tiers des étudiants ne réussissaient pas les tests de français lors des examens d'entrée. "

- Y. Bertrand

" J'ignore quel phénomène a causé la dégradation du français chez les jeunes. Est-ce le laxisme des parents ou la nouvelle pédagogie, ou un peu des deux ? "

- Gaetrem

rene.vezina@transcontinental.ca

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