La productivité allemande vue de l'intérieur

Publié le 25/02/2012 à 00:00

La productivité allemande vue de l'intérieur

Publié le 25/02/2012 à 00:00

Il ne faut jamais se fier aux apparences, dit l'adage. Même si l'une des chaînes de production de son complexe industriel date des années 1970, Dörken l'entretient constamment afin qu'elle soit toujours plus productive. «Chaque composante de cette chaîne est soit constamment améliorée, soit changée pour gagner en efficacité», explique Christian Harste, patron de cette entreprise qui fabrique des membranes synthétiques (pour toiture, fondation, etc.) pour les bâtiments résidentiels et commerciaux.

L'entreprise investit beaucoup pour atteindre une productivité élevée. En 2010, Ewald Dörken, le holding familial auquel elle appartient, a investi 5,6 millions d'euros (7,3 M$ CA) dans ses filiales. «Nous devons toujours avoir des employés bien formés, capables de faire fonctionner des équipements complexes», insiste Christian Harste.

Aujourd'hui, Dörken est un chef de file en Europe dans la fabrication de membranes synthétiques destinées aux bâtiments. Elle exporte 44 % de sa production sur tous les continents, même si son principal marché demeure l'Europe. Sa productivité contribue en grande partie à sa réussite à l'étranger.

Car l'entreprise allemande ne peut pas compter sur sa monnaie pour l'aider à exporter. La force de l'euro exerce une grande pression sur ses coûts.

«On connaît les mêmes problèmes que les entreprises canadiennes avec l'appréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain, souligne l'entrepreneur en soupirant. Le bon côté de la chose, c'est que ça nous force à aller chercher un maximum d'efficacité dans tous nos processus, en limitant par exemple les pertes sur la matière première utilisée pour fabriquer nos membranes.»

Efficacité payante

Combinée à la qualité de ses produits (de marque Delta), l'efficacité de Dörken est payante. Par exemple, elle a décroché un important contrat en Suisse, pour la construction du tunnel du Gothard. «Nos membranes serviront à éviter les infiltrations d'eau», dit avec fierté Christian Harste.

Ce tunnel de 57 kilomètres, le plus long du monde, devrait être mis en service en 2017. Des trains rapides l'emprunteront pour relier l'Allemagne et l'Italie.

Dörken attribue aussi sa réussite à l'étranger à l'offre globale qu'elle fournit à ses clients. «Notre force, ce n'est pas simplement nos produits, mais tout ce qui gravite autour : la qualité, le service, le soutien technique», dit-il en montrant une brochure de l'entreprise.

Et pour arriver à ce résultat, Dörken s'appuie sur son réseau de distribution. Elle a des bureaux de vente et de soutien technique dans 10 pays européens, notamment en France, en Pologne et en Russie. Cela lui permet d'interagir, sur le terrain, avec ses clients et de déceler les tendances dans le marché. «Nous nous démarquons, parce que notre réseau nous permet de prévoir les besoins des constructeurs de maisons et de bâtiments commerciaux ou institutionnels», affirme Christian Harste.

Dörken profite aussi du vaste réseau de vendeurs et de techniciens des autres filiales du holding, présents entre autres en Chine, au Brésil et en Afrique du Sud.

Pour être compétitive et se démarquer de la concurrence, l'entreprise a aussi deux usines à l'extérieur de l'Allemagne : l'une au Canada (à Beamsville, en Ontario) et l'autre en Turquie. Inaugurée en 1995, l'usine ontarienne Cosella-Dörken (aujourd'hui détenue à 100 % par Dörken) fabrique des membranes pour le marché de la construction nord-américain.

Lancée alors que le huard s'échangeait sous la barre des 0,80 $ US, cette usine est devenue moins compétitive en raison de l'appréciation de la monnaie canadienne par rapport au dollar américain, à partir de 2003. Les gains de productivité ont permis de limiter les dégâts.

Sans compter que la hausse du prix du pétrole avantage l'usine ontarienne de Dörken sur les marchés nord-américains, en transformant sa stratégie internationale en un actif clé. Les membranes, livrées sous forme de lourds rouleaux, coûtent en effet cher à expédier de l'Europe vers l'Amérique du Nord.

DÖRKEN EN BREF

Répartition des revenus

56 % à l'étranger

44 % en Allemagne

Activité : fabricant de membranes synthétiques pour assurer l'intégrité des bâtiments et des structures

Chiffres d'affaires : 145 millions d'euros (190 M$ CA) en 2010. Pour sa part, le holding Ewald Dörken (propriétaire de Dörken) a réalisé des revenus de 241 millions d'euros (315,4 M$ CA).

Série 2 de 7

Avec seulement 82 millions d'habitants, l'Allemagne est le troisième pays exportateur après les États-Unis et la Chine. Les Affaires est allé rencontrer des exportateurs allemands chez eux, pour comprendre les recettes de leur succès.

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