La Banque du Canada pourrait relever son taux directeur dès juin

Publié le 01/05/2010 à 00:00

La Banque du Canada pourrait relever son taux directeur dès juin

Publié le 01/05/2010 à 00:00

La hausse attendue des taux d'intérêt en juin ou juillet aura un impact sur l'économie québécoise. Les plus durement touchés au début seront les propriétaires de maisons qui ont un prêt ou une marge de crédit hypothécaire à taux variable. Leurs paiements hypothécaires augmenteront.

Les conséquences sur les dépenses de consommation, sur les entreprises et sur les finances publiques ne se feront sentir qu'en 2011, quand les hausses successives du taux de la Banque du Canada auront un effet cumulatif. Le 20 avril, la Banque du Canada est revenue sur son engagement de maintenir son taux directeur à 0,25 % jusqu'en juillet. L'ampleur de la hausse et le moment où elle se produira seront en fonction des prévisions concernant l'activité économique et l'inflation, dit la banque centrale.

L'économiste Sébastien Lavoie, de la Banque Laurentienne, prédit une hausse des taux directeurs dès juin. Il n'exclut pas une hausse du taux directeur de 50 points de base avant juillet. Desjardins anticipe un premier relèvement des taux dès juin.

1. Les particuliers continuent de consommer

La hausse à venir des taux d'intérêt frappera les consommateurs, et plutôt deux fois qu'une. Tout d'abord, les propriétaires de maisons verront les taux hypothécaires augmenter. Le taux de cinq ans a augmenté d'environ 100 points de base en un mois, passant d'un creux de 5,25 %, en mars, à 6,1 %.

Pour ce qui est des dépenses de consommation, les effets de la hausse des taux d'intérêt ne se feront pas sentir avant 2011. " Ce n'est pas parce qu'on augmente les taux d'intérêt à coups de 25 points de base qu'à court terme, les gens cesseront de consommer ", dit l'économiste Hélène Bégin, du Mouvement Desjardins. De plus, l'emploi progresse bien. Plus des trois quarts des emplois perdus pendant la récession (69 200) ont été récupérés. Le taux de chômage est descendu à 8 % en mars au Québec.

2. Un financement à court terme plus coûteux

Les grandes entreprises ont souffert du resserrement des conditions de crédit pendant la crise. Les écarts de crédit s'étaient creusés. Le financement à long terme dépend de la croissance des profits des entreprises. Une hausse du taux préférentiel des banques augmentera le coût de financement à court terme des entreprises, comme celui des stocks, dit Yanick Desnoyers, économiste en chef adjoint de Groupe financier Banque Nationale.

Pour les PME, l'écart de taux est resté stable pendant la récession, en moyenne à 300 points de base au-dessus du taux préférentiel, selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Une hausse du taux directeur aura peu d'effet, dit Ted Mallett, économiste en chef de la FCEI. " La disponibilité du crédit reste l'enjeu majeur. "

3. Un service de la dette en hausse

Une hausse des taux d'intérêt entraîne une augmentation du service de la dette, et celle des dépenses du gouvernement. Cette hausse dépendra des besoins financiers de celui-ci, en partie de sa dette qui arrive échéance. Le gouvernement du Québec prévoit dépenser 9,6 milliards de dollars (G$) en intérêt sur sa dette en 2013-2014, soit 3,4 G$ de plus qu'en 2009-2010. Une partie de la facture s'explique par la hausse des taux d'intérêt. " Depuis le dépôt des budgets des provinces, nous avons vu l'écart de crédit des obligations provinciales s'accentuer par rapport aux obligations fédérales ", observe Sébastien Lavoie, économiste à la Banque Laurentienne. Il est encore plus important que les provinces atteignent leurs cibles de contrôle des dépenses, surtout si la hausse des taux d'intérêt a lieu en juin, dit-il.

andre.dubuc@transcontinental.ca

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