Joanel lance un sac à main technologique

Publié le 06/10/2012 à 00:00

Joanel lance un sac à main technologique

Publié le 06/10/2012 à 00:00

Toutes les femmes ont un jour ou l'autre fouillé à tâtons dans leur sac à main dans un endroit obscur. Avec ses sacs à main à technologie lumineuse intégrée, Joanel veut leur éviter ce désagrément. Elle compte aussi sur cette innovation pour accélérer sa percée sur le marché américain.

Ingénieux et discret, son système est composé de petites lampes DEL intégrées à la doublure, d'un interrupteur textile flexible et d'une minuterie avec arrêt automatique de la lumière. Un brevet est en cours d'homologation pour le Canada et les États-Unis.

« Il n'y a rien de similaire ni d'aussi fonctionnel sur le marché, dit Johanne Boivin, présidente et fondatrice de l'entreprise de Laval spécialisée dans les sacs à main et accessoires de maroquinerie. Ce qui existait jusqu'ici relevait du gadget, comme une lampe de poche attachée à la fermeture éclair. »

Un projet développé à deux

C'est le Groupe CTT, de Saint-Hyacinthe, un centre collégial de transfert technologique spécialisé dans les technologies textiles et géo-synthétiques, qui a approché Joanel pour lui exposer l'idée. Johanne Boivin, qui compte 33 ans d'expérience dans la maroquinerie, a tout de suite vu le potentiel. « Il y avait un besoin pour cela. »

Sans compter que la proposition du Groupe CTT tombait à point : Joanel venait d'adopter une stratégie d'expansion aux États-Unis, et cette innovation procurerait un avantage concurrentiel à la PME. Pour en financer le développement, l'entreprise de 25 employés a cogné à la porte du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, qui lui a accordé une subvention de 100 000 $ dans le cadre de sa Mesure de soutien à l'intensification technologique. Une démarche qui s'est révélée étonnamment facile, aux dires de la présidente.

La mise au point du système, quant à elle, a nécessité 18 mois de travail. Si le Groupe CTT avait l'expertise technique, Joanel a participé à toutes les étapes de la conception, imposant certaines exigences quant à la résistance au froid et à la chaleur (le système fonctionne à des températures allant de -20°C à 55°C), à l'intensité de la lumière, à la sensibilité de l'interrupteur, etc.

Les bandes lumineuses sont fabriquées par le Groupe CTT, tandis que la carte réseau pour l'alimentation de la pile est fabriquée par Castonguay Électronique, à Longueuil. Ce contenu québécois est une source de fierté pour Johanne Boivin, dont les sacs sont fabriqués en Chine. « Cela me permet de m'approcher de mon rêve : coudre un jour les sacs à main au Québec », dit l'entrepreneure, qui s'apprête à ouvrir une boutique Joanel, fin octobre, dans le Grand Montréal.

Marché haut de gamme

L'entreprise a créé une nouvelle collection pour ses sacs technos, Lux, nom qui évoque à la fois l'unité de mesure de l'éclairage et le marché visé. Avec des prix de détail variant de 280 à 350 $ pour ses trois premiers modèles, Joanel cible en effet une clientèle financièrement à l'aise. Un marché qu'elle connaît bien grâce à sa marque haut de gamme Ugo Santini, la première lancée par Johanne Boivin lors de la fondation de son entreprise en 1991.

La femme d'affaires a tenu à présenter elle-même la nouveauté aux principaux détaillants. Elle voulait aussi que les sacs à main arrivent en magasin cet automne, à temps pour Noël. « Comme les hommes aiment la technologie, ils auront envie d'en offrir un à leur conjointe », pense-t-elle.

Le lancement est appuyé par une campagne publicitaire dans les magazines et sur les panneaux d'affichage, ainsi que par une participation à une trentaine de foires commerciales.

Johanne Boivin, qui prévoit déjà d'autres applications pour cette technologie, estime que celle-ci aura des retombées positives sur l'ensemble de ses marques. « Cela transmet le message que Joanel est à l'avant-garde. »

L'entreprise réalise au Québec 45 % de ses revenus d'un peu plus de cinq millions de dollars, 50 % de ses revenus ailleurs au Canada et 5 % à l'international. Mais ses exportations sont appelées à augmenter, car elle a décroché 300 nouveaux comptes en 2012 aux États-Unis dans les régions de Chicago, d'Atlanta, de New York et de Boston.

En 2013, ce sera davantage, promet sa présidente qui vient de conclure une entente pour la vente de ses produits dans les boutiques d'une grande chaîne hôtelière, qu'elle refuse de nommer pour le moment.

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