Il existe des entrepreneurs corrects, j'en ai rencontré

Publié le 20/10/2012 à 00:00, mis à jour le 18/10/2012 à 10:00

Il existe des entrepreneurs corrects, j'en ai rencontré

Publié le 20/10/2012 à 00:00, mis à jour le 18/10/2012 à 10:00

Elle l'avait annoncé et elle est en train de tenir parole : la commission Charbonneau fait dans le «croustillant» depuis quelques semaines. Les révélations fracassantes se suivent quant aux magouilles qui infestent l'attribution de contrats dans l'univers municipal.

Dans ce cas-ci, croustillant rime cependant avec démoralisant. Les allégations de Lino Zambito devront être prouvées, mais il appert que la corruption serait endémique, alimentée par des pratiques douteuses de certains groupes du monde des affaires. De larges segments de l'industrie de la construction et du génie-conseil sont mis en cause. Comme si tout était trafiqué et que les fonds publics ne servaient qu'à enrichir des bandits.

Comment voulez-vous que l'imagination populaire ne fasse pas le reste ? On s'en doutait, les entrepreneurs ne travaillent que pour piger dans l'assiette au beurre et, tôt ou tard, ils seront démasqués, ces pourris... Coupables, donc, par association. «Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés», a écrit Jean de La Fontaine, il y a 350 ans, dans sa fable «Les animaux malades de la peste». Un peu plus et on le croirait prophète. Un nuage sombre plane sur le milieu québécois de l'entrepreneuriat.

C'est bien dommage, parce que, pour l'essentiel, les personnes qui se lancent en affaires sont honnêtes et contribuent bien plus à créer de la richesse qu'à en voler.

Tous les gens n'ont pas pareille chance, mais j'ai eu l'occasion de côtoyer quelque 25 entrepreneurs québécois, de tous horizons, lors de la Mission Grand Nord qui nous a conduits jusqu'aux confins du Québec septentrional (je la relaterai plus en détail la semaine prochaine). Et je ne peux pas envisager meilleur antidote à la déprime collective.

Pourquoi ? Parce que voir la détermination à l'oeuvre est idéal pour contrecarrer la morosité.

Frédéric Albert, de Fibrobec, Pascal Arsenault, de Québec Xpress International, Annie Allen, d'Allen entrepreneur général, Pierre di Lorenzo, des Industries Halrai, André Poulin, de Pro-Métal Plus, et une vingtaine d'autres dirigeants se sont embarqués, curieux, fringants et entreprenants, à bord de l'avion qui nous a promenés dans le Grand Nord. Ils ne font pas souvent la manchette. En fait, ils ne recherchent pas les projecteurs. Leur boulot, constant, c'est de décrocher des contrats pour assurer le développement de leur entreprise - et de pouvoir payer les comptes à la fin du mois.

Comme ils travaillent d'abord et avant tout dans le secteur privé, les enveloppes brunes ne font pas partie de leur quotidien. On les évalue en fonction de leur efficacité à livrer ce qu'ils ont promis. Quiconque oserait graisser un subalterne pour se faciliter la vie serait barré à jamais. Le privé, c'est aussi ça : pas de passe-droit. Tu fais bien le travail, ça va. Tu triches, tu es hors jeu.

Il se peut que des relations de copinage existent au sein des différents ordres de gouvernement. Ici, elles se feraient rapidement détecter. Disons que c'est de l'éthique obligée.

D'entendre des entrepreneurs parler de leurs rêves, de leurs craintes, de leurs ambitions est hautement revigorant. Rien n'est acquis, le doute est omniprésent, mais ils regardent droit devant. Ils n'ont d'autre choix que de foncer, avec la conviction que leur offre de services est la meilleure. Elle doit l'être.

Il y en a des mille et des cents au Québec. Pas besoin de leur ériger de statues. Ce ne sont pas des saints. Seulement d'honnêtes gens plus entreprenants, ou plus téméraires, que la moyenne. Téméraires, parce que leur chemise est constamment en jeu. Ils travaillent comme des défoncés. On ne pleurera pas sur leur sort, parce que, lorsque la recette fonctionne, ils font de l'argent. Mieux, ils sont heureux. Mais que serait le Québec sans Joseph-Armand Bombardier et tous ses émules entrepreneurs ?

Nous avons même du platine

Au début d'octobre, dans une chronique intitulée «Le Québec est assis sur une montagne de trésors», je lançais un peu à la blague qu'il ne nous manquait plus que du platine comme richesse naturelle.

Je m'étais trompé. Un lecteur me l'a fait remarquer, en me précisant que les mines de nickel du Grand Nord québécois comportent une part de platine. Nous en avons d'ailleurs eu la confirmation lors de notre séjour sur le site de Canadian Royalties, à quelques dizaines de kilomètres de la Baie Déception... la bien nommée. La suite, dans une semaine !

DE MON BLOGUE

Felix Baumgartner

Un grand coup de marketing

Si vous avez manqué l'extraordinaire plongée de Felix Baumgartner, dimanche après-midi, ne vous en faites pas : vous aurez l'occasion de la voir et de la revoir. Au-delà de l'invraisemblable exploit aussi sportif que technologique se profile également un autre stupéfiant coup médiatique de Red Bull.

Vos réactions

«C'est le triomphe de ce qu'on appelle le "marketing événementiel" : les événements mis sur pied par Red Bull, ce sont la marque et son identité. Au point que Red Bull ne fait pratiquement aucune publicité par ailleurs.»

- mcducas

«Pour autoriser le Red Bull en 2008, la France remplaça la taurine par l'arginine. Un court historique de cette dernière : l'arginine fut isolée pour la première fois à partir de plants de lupins en 1886 par le chimiste suisse Ernst Schultze. Elle est dérivée de la guanidine, produite à partir du guano - en d'autres termes, d'excréments de chauves-souris !»

-codepre$$

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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