Comment parler d'argent avec votre enfant

Publié le 28/08/2010 à 00:00, mis à jour le 27/08/2010 à 17:12

Comment parler d'argent avec votre enfant

Publié le 28/08/2010 à 00:00, mis à jour le 27/08/2010 à 17:12

On apprend la finance comme on apprend à pédaler, par étapes. Photo : Bloomberg

Certains observateurs craignent que l'abolition du cours d'éducation économique engendre une génération d'analphabètes financiers au Québec. De quoi ravir les Earl Jones et Carole Morinville en devenir !

Pourquoi ne pas prendre prétexte de la rentrée scolaire pour inculquer quelques notions d'économie à votre enfant ? Lui expliquer les bons comportements financiers, c'est la meilleure façon de lui éviter de connaître des problèmes d'argent lorsqu'il sera adulte. Vous ne voulez quand même pas qu'il croit que l'argent vient du guichet automatique !

On apprend la finance comme on apprend à pédaler, par étapes. On commence prudemment à l'âge de la garderie avec un tricycle, puis on passe au vélo avec les petites roues arrières. En finances personnelles, l'éducation commence avec la tirelire. Au fil des expériences, on apprend à remplir un bordereau de dépôt, à planifier un budget, à faire un chèque et à remplir une déclaration de revenus.

Un ado peut-il être intéressé par la Bourse ? Absolument. Demandez-le à Paul Bourget, enseignant au Collège de Rosemont. Du 16 au 20 août, 8 heures par jour, 20 apprentis conseillers financiers, de troisième et quatrième secondaire, ont appris les rudiments des marchés boursiers par le truchement de la simulation Bourstad.

"Je ne savais rien de la Bourse avant cette semaine", reconnaît Dana Shirry, 16 ans, de l'École de Antoine-de-Saint-Exupéry, à Saint-Léonard, rencontrée lors d'une formation à la Bourse de Montréal.

"Un jour, c'est sûr, je vais détenir des actions", dit Eunice Kouakou, 16 ans, de l'École Louise-Trichet, dans le quartier Tétreaultville, à Montréal.

Votre jeune n'a peut-être pas eu la chance de suivre un cours du professeur Bourget, mais, par contre, il a celle de vous avoir comme parents ! Voici comment l'initier.

1-Pourquoi investir ?

"L'éducation financière, c'est une formation pratique à l'économie", dit Paul Bourget, qui coordonne Bourstad depuis 1992.

Lorsqu'on investit dans une entreprise, on n'a pas le choix de s'intéresser à l'industrie dans laquelle elle oeuvre, à ses concurrentes, à l'état de l'économie en général et aux taux d'intérêt. Qui plus est, le placement boursier procure un meilleur rendement à long terme que l'immobilier, les obligations et les certificats de dépôt.

2-Investir dans ce qu'il aime et dans des champions

Tant qu'à acheter un bon titre, aussi bien en acheter un que votre enfant apprécie. Il ne jure que par ses baskets ? Achetez-lui une action de Nike. Où déjeune-t-il tous les samedis matins avant d'aller à l'aréna ? Chez Tim Hortons.

Dans son ouvrage Money Sense for Kids, Hollis Page Harman suggère de demander à son adolescent de dresser une liste des choses qu'il aime et d'y associer une entreprise correspondante. Au terme du processus, il aura le nom de 10 entreprises inscrites en Bourse. Il retiendra celles qui sont dominantes dans leur marché, qui ont une marque reconnue et qui possèdent des avantages concurrentiels.

Le jeune repérera ces caractéristiques en consultant les documents officiels des entreprises, comme les rapports annuels.

3-Considérer la croissance du bénéfice

On achète une entreprise en fonction de ses perspectives de bénéfice.

Premièrement, l'investisseur en herbe doit rechercher des entreprises en bonne santé financière, c'est-à-dire celles qui ont plus d'encaisse que de dettes, suggèrent David et Tom Gardner dans The Motley Fool Investment Guide for Teens.

Deuxièmement, l'investisseur cherche des entreprises rentables et en croissance. Il regarde l'évolution des ventes et du bénéfice sur un, deux et trois ans. Sur chaque dollar de vente, combien de bénéfice l'entreprise fait-elle ? Plus la marge bénéficiaire est élevée, meilleur c'est. Si, en plus, la marge croît chaque année, c'est encore mieux.

Il est préférable de se constituer d'abord un portefeuille fictif en allant sur des sites financiers. L'ado en profite alors pour se familiariser avec la Bourse sans craindre de perdre de l'argent.

4-Acheter à bon prix et suivre le cours de l'action

Après avoir ouvert un compte à votre nom pour votre enfant chez un courtier à escompte, vous l'encouragez à passer à l'acte en achetant sur faiblesse des cours.

En soi, le cours de l'action, qu'il soit de 1 $ ou de 100 $, ne dit rien sur sa cherté. Il faut considérer le rapport entre le cours de l'action et le bénéfice par action; c'est ce qu'on appelle le ratio cours-bénéfice. En règle générale, plus le ratio est bas, moins l'action est chère.

Faites attention : il y a peut-être de bonnes raisons qui expliquent la faiblesse du cours. Pour en avoir le coeur net, il faut comparer le ratio cours-bénéfice de l'entreprise avec celui de son indice de référence, par exemple le S&P/TSX de la Bourse de Toronto. On peut aussi comparer le ratio de l'entreprise avec celui de ses rivales. Ou encore comparer le ratio cours-bénéfice par rapport au taux de croissance des ventes et du bénéfice. Si dans les trois cas, le ratio cours-bénéfice de l'entreprise qui vous intéresse est inférieur aux données comparables, vous tenez sans doute votre premier achat.

Il vaut mieux n'avoir pas plus de cinq titres et les suivre assidûment.

Votre jeune peut aussi diversifier son portefeuille en achetant des parts d'un fonds communs d'actions canadiennes ou un fonds négocié en Bourse.

Ainsi lancé dans le monde du placement, il gagnera des sous, et il en perdra sans doute aussi... Mais il aura beaucoup appris sur les finances personnelles et sur la société. Il vous en sera reconnaissant, même s'il ne vous le dira jamais. Après tout, c'est un ado !

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