Cinq leçons venues des tranchées

Publié le 22/09/2012 à 00:00

Cinq leçons venues des tranchées

Publié le 22/09/2012 à 00:00

Le succès et la franchise désarmante de l'Américain Gary Pudles, couronné Entrepreneur de l'année par Ernst&Young, font de lui un conférencier populaire. En juillet, au Startup Festival de Montréal, il ouvrait l'atelier intitulé « Street-Smart Entrepreneurship » (Les leçons de l'entrepreneuriat de la débrouille).

Sur scène, le fondateur d'AnswerNet (qui compte 50 centres d'appels et qui figure parmi les 500 entreprises à la croissance la plus rapide aux États-Unis du magazine INC) était flanqué de trois autres entrepreneurs en série, des survivants de l'entrepreneuriat : les Canadiens Alistair Croll (Rednod, Coradiant, Bitnorth, Human 2.0) et Rory Oslon (TeleNet, Surefire, Total. Net) et l'Américain Jody Sherman (ecomom).

Les quatre hommes se sont interviewés les uns les autres. Leurs confidences parlaient de déception et d'échec, mais aussi d'espoir et de bons coups. Voici cinq leçons qu'ils ont apprises dans les tranchées.

1 Ce n'est pas parce que vous ne possédez rien que vous n'avez rien à perdre

« Même si vous débutez en affaires, que vous n'avez pas de local ni de client, vous avez quelque chose à perdre : votre temps, prévient Gary Pudles. Vous pouvez toujours regagner l'argent que vous avez investi à vos débuts, mais jamais le temps que vous avez gaspillé en démarches ne menant nulle part. »

2 On peut être petit et avoir du poids

Rory Olson était un décrocheur. Il n'a fréquenté l'université que plusieurs années après s'être lancé en affaires, pour apprendre à décortiquer des bilans financiers. « À partir de ce moment-là, j'ai pu calculer ma vraie valeur aux yeux de mes investisseurs. En lisant leur bilan, j'ai compris le poids que j'occupais dans leurs affaires. Je m'en suis servi. »

3 Il n'existe qu'une bonne raison de se lancer dans les affaires

Certains se lancent en affaires parce que le style de vie leur plaît ; ils aiment la liberté, ils ne veulent pas de patron. D'autres aspirent à changer le monde. Et puis, il y a ceux qui désirent faire de l'agent. Seule une de ces raisons est viable, selon Alistair Croll. Voici ce qui fonctionne vraiment à ses yeux : « Gérez votre entreprise pour qu'elle fasse d'abord de l'argent. Aspirez à un style de vie agréable et à changer le monde plus tard. »

4 Ne vendez pas ce que vous pouvez fabriquer, fabriquez ce que vous pouvez vendre

Un principe que Jody Sherman a mis plusieurs années à assimiler. Mais, depuis qu'il l'a compris, il en a tiré trois sous-principes : s'assurer que notre entreprise résout un problème ; vérifier que les clients visés sont conscients de ce problème ; faire partie du groupe choisi de trois entreprises capables de résoudre ce problème. Alistair Croll a dû cheminer lui aussi pour rendre son entreprise « pertinente ». « Il m'a fallu dix ans pour passer de l'idée originale à la bonne idée, celle qui rapporte », confie-t-il.

5 Nombreux sont ceux qui ne devraient jamais devenir entrepreneur

« Mon père était le champion des entreprises qui ne servent à rien », révèle Jody Sherman. Quant au père de Gary Pudles, il a déclaré faillite quatre fois. À quoi reconnaît-on la graine d'entrepreneur ? « Il cherche des problèmes à résoudre, pas des entreprises à démarrer », déclare Jody Sherman. Tout le monde a peut-être le germe de l'entrepreneuriat, mais rares sont ceux qui détiennent « la particule de la survie. Il faut s'être tenu au bord du précipice pour le vérifier », renchérit Rory Olson.

Vous voulez vous lancer en affaires ? Ce nouveau rendez-vous est pour vous. Chaque semaine, retrouvez ici des conseils pratico-pratiques pour faire le saut.

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