" La clé de la productivité québécoise, c'est la formation des jeunes "

Publié le 04/12/2010 à 00:00

" La clé de la productivité québécoise, c'est la formation des jeunes "

Publié le 04/12/2010 à 00:00

Les Affaires - Comment qualifieriez-vous la performance des entreprises québécoises, quant à la productivité ?

Christian Roy - Les petites entreprises s'en tirent mieux que les moyennes. Pour être plus productives, elles misent sur la qualité, le sur-mesure, le savoir-faire. Les entreprises moyennes sont coincées : pour être plus productives, elles doivent robotiser leurs processus, former leur personnel ; pour avoir les moyens de faire ces investissements, elles doivent exporter, car le marché intérieur, trop petit, ne peut pas leur servir de tremplin ; sauf qu'avant d'exporter, elles doivent être plus productives et concurrentielles. C'est un cercle vicieux.

L.A. - Il y a plusieurs façons d'augmenter sa productivité. Sont-elles les mêmes pour toutes les industries ?

C.R. - C'est le marché qui dicte les règles selon lesquelles une entreprise devra augmenter sa productivité. Il faut bien connaître son marché, pour savoir où nos produits auront le plus de valeur. Dans les secteurs manufacturier et industriel, où l'effet de volume joue, l'innovation, la réduction des coûts de production et des délais sont essentiels. Dans les services, l'enjeu est d'être plus efficace lors des transactions.

L.A. - En 2009, le Québec a connu la plus forte hausse de productivité du Canada. Comment interprétez-vous ces chiffres ?

C.R. - La hausse du prix des ressources, comme l'or, l'aluminium et le fer, a joué pour beaucoup. Il reste que le Québec demeure parmi les juridictions de l'OCDE où la productivité est la plus faible. La clé, selon notre analyse, c'est la formation de nos jeunes. Face au déclin démographique, nous n'avons plus le choix de pousser nos jeunes à poursuivre leurs études et à obtenir des diplômes leur permettant d'exercer un travail à forte valeur. Les gens pensent que productivité veut dire travailler plus d'heures pour de plus petits salaires. La meilleure façon d'éviter ce sort, c'est d'augmenter notre taux de diplomation. Ainsi, nous aurons des travailleurs mieux payés qui produiront des biens de grande valeur. On sera plus productifs et plus riches.

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