" Il faut s'organiser pour rapatrier nos cerveaux "

Publié le 07/11/2009 à 00:00

" Il faut s'organiser pour rapatrier nos cerveaux "

Publié le 07/11/2009 à 00:00

Est-il possible d'inverser la tendance et de rapatrier des chercheurs québécois qui se sont installés à l'étranger ?

Sans hésitation, je réponds oui. Mais il faut s'organiser. Il faut de l'argent. Pas des centaines de millions de dollars, mais des centaines de milliers. C'est la hauteur de la somme que nous avons entrepris de recueillir à l'Institut du cancer pour rapatrier les cerveaux qui se trouvent dans notre mire. Ce sont souvent des jeunes qui sont allés faire des études avancées à l'extérieur et qui ont impressionné au point qu'on les a embauchés là-bas.

Le problème se situe-t-il sur le plan des salaires ?

Je me posais la question et je suis allé consulter le vice-recteur à la recherche de l'Université de Montréal ainsi que le directeur du Centre de recherche du CHUM. Les salaires ne sont pas en cause. Mais ni l'Université ni le Centre de recherche n'ont les moyens d'offrir les fonds de démarrage dont les chercheurs ont besoin pour solliciter les grands organismes subventionnaires. Pour être concurrentiel à l'échelle mondiale, il faut pouvoir offrir 250 000 $, étalés sur une période de trois à cinq ans, ce qui permet de monter l'équipe de recherche et de lancer les travaux. En 2007, notre campagne de financement et un concert bénéfice nous ont permis de recueillir 1,2 million de dollars, net.

Et le résultat ?

L'Institut, le Centre de recherche et la Faculté de médecine de l'Université de Montréal ont maintenant l'argent pour soutenir le plan quinquennal de recherche sur le cancer. Nous avons déjà pu rapatrier d'Europe ou des États-Unis quatre chercheurs de haut niveau : les docteurs Estelle Schmitt, Jean-Baptiste Lattouf, Jean-François Cailhier et Francis Rodier, et un cinquième devrait s'ajouter incessamment. Le travail n'est pas fini. Il importe de continuer à rassembler des fonds. La concurrence internationale pour les cerveaux est constante, les offres arrivent de partout. Une fois que nous avons rapatrié les chercheurs, nous voulons les conserver, pour qu'ils poursuivrent ici leur travail. Cette année, notre objectif est de 400 000 $. Pour y parvenir, nous tiendrons notamment un concert bénéfice le 5 février prochain à la Place des arts, sous la direction de Kent Nagano.

( CV )

Nom: Raymond Garneau

Âge: 74 ans

Fonction: Président (bénévole)

Organisme: Institut du cancer de Montréal

Économiste, il a fait carrière en politique avant de diriger tour à tour la Banque d'Épargne, le Crédit foncier et l'Industrielle Alliance.

rene.vezina@transcontinental.ca

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