Autodesk et l'empire du milieu

Publié le 08/11/2011 à 09:25, mis à jour le 08/11/2011 à 09:26

Autodesk et l'empire du milieu

Publié le 08/11/2011 à 09:25, mis à jour le 08/11/2011 à 09:26

BLOGUE. De Montréal et du jeu vidéo, on connaît surtout les grands studios, à commencer par Ubisoft. Mais la ville fourmille aussi d'entreprises dédiées au marché en croissance du « middleware ». C'est le cas d'Autodesk, qui vient d'ailleurs d'acquérir une autre entreprise montréalaise, Grip Entertainment.

La division Média et divertissement d'Autodesk, basée à Montréal, produit des logiciels tels que Maya et 3ds Max, des incontournables pour tout ce qui touche la 3D. En fait, selon le site Web de l'entreprise, de 85% à 90% des jeux contemporains ont été développés avec l'aide de ses produits.

Si cette division est basée à Montréal, c'est qu'elle repose sur deux joyaux montréalais. Elle est née lors de l'achat de Discreet Logic et a par la suite avalé les propriétés de Softimage, qui appartenaient à Avid. Cette semaine, c'est Grip Entertainment, une autre entreprise montréalaise, qui est passée dans le giron d'Autodesk

Grip ne fait pas dans les effets visuels ou la 3D, mais plutôt dans l'intelligence artificielle. Autodesk fait donc dans l'intégration verticale.

« L'achat de Grip s'inscrit dans notre stratégie, qui consiste à augmenter notre solution pour les développeurs de jeux », a résumé en entrevue le vice-président sénior en charge de la division Média et divertissement, Marc Petit.

Des outils d'importance

Le « middleware » (intergiciel) prend de plus en plus d'importance dans le domaine du jeu vidéo. Comme leur nom l'indique, il s'agit de logiciels qui interviennent au cours du processus de création d'un jeu. Traditionnellement, les éditeurs de jeux ont développé leurs produits en partant presque de zéro. Les intergiciels leur permettent d'automatiser des fonctions de créations répétitives.

« Ça permet aux développeurs de concentrer leurs ressources sur des choses qui vont vraiment permettre à leurs jeux de se démarquer », explique M. Petit.

Le marché est prometteur. D'abord, les coûts de développement de grands jeux vidéo pour consoles ont explosé, tant et si bien qu'on parle maintenant de budgets de plusieurs dizaines de millions de dollars.

Deuxièmement, à quelques exceptions près, l'univers du jeu vidéo de qualité « AAA » s'est polarisé autour de quelques genres devenus presque des conventions. Le jeu de guerre à la première personne en est un. Les jeux concurrents ayant donc forcément plusieurs points en commun, il est effectivement intéressant pour un développeur de concentrer ses énergies sur ce qui va le distinguer.

Troisièmement, l'explosion des coûts et la popularité de nouvelles plateformes (les appareils et les médias sociaux principalement), ont fait naître une nouvelle mode, celle des jeux à petits budgets, offerts gratuitement ou à peu de frais. Or ces jeux aussi font de plus en plus appel à la 3D. Les solutions « toutes faites » d'Autodesk sont très intéressantes pour eux.

Deuxième vente

Mais revenons-en à Grip. L'entreprise a été cofondée par le Dr Paul A. Kruszewski, qui en était à sa deuxième entreprise spécialisée dans l'intelligence artificielle. Sa première, Engenuity Technologies, a été acquise il y a quatre ans par CAE. Sa technologie n'est plus présente dans le monde du jeu, CAE l'ayant réorientée vers les simulations militaires.

La technologie d'Engenuity ciblait surtout la reconnaissance du terrain. Autrement dit, elle permettait à un personnage virtuel de reconnaître l'environnement dans lequel il se trouvait et d'agir en conséquence, en choisissant par exemple le meilleur chemin pour aller du point A au point B. Autodesk a déjà elle aussi un produit du même genre, baptisé Kynapse

« Grip ajoute un niveau supérieur, précise M. Petit. On touche au comportement. L'exemple est simpliste, mais ça permet par exemple de faire en sorte qu'un personnage qui passe près d'un guichet automatique va s'y diriger, entrer un code sur le clavier, mettre la main dans sa poche, etc., sans avoir à tout faire à la main. Ça permet aussi d'animer des foules. »

Le Dr Kruszewski, qui fut aussi autrefois le directeur technologie du studio à propriété québécoise Behaviour, et son cofondateur, Aaron Davey, ainsi que leur équipe, vont rester à l'emploi d'Autodesk.

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